Styves St-Pierre reprend le fleuve… mais aussi la route!
Après son «Grand voyage» de 56 jours en kayak l’an dernier, le paramédic Styves St-Pierre de Victoriaville remet ça! Il reprendra le fleuve sous peu avec son kayak, en y ajoutant cette fois le vélo pour un intense défi 24 heures de quelque 250 km.
Toujours pour cette cause qui lui tient à cœur, la prévention du suicide, lui qui a perdu un ancien professeur, «un modèle de vie» qui s’est enlevé la vie. «Il avait de bons discours. Il était présent pour tous», rappelle Styves St-Pierre qui a été secoué par son décès.
Son expérience de 11 ans comme paramédic lui a fait comprendre, avec le suicide, «qu’on peut faire de quoi jusqu’à la toute dernière seconde». «Les personnes ne veulent pas mourir. Ils veulent arrêter de souffrir», souligne-t-il.
Le Victoriavillois estime important d’accomplir son exploit pour une cause. «Cela donne un sens à ce qu’on fait. Sans rêve, sans but, il est difficile d’avancer», confie celui qui a su se reprendre en main.
«À 18 ans, je n’avais qu’une sixième année du primaire comme scolarité, dit-il. Puis, j’ai complété mon secondaire et j’ai réalisé mon rêve de devenir pompier, ce que j’ai fait à Victoriaville pendant deux ans, avant de devenir paramédic.»
Tout un défi!
Très bientôt, lorsque les conditions le permettront, Styves St-Pierre montera à bord de son embarcation au pont de Trois-Rivières pour pagayer sur une distance d’environ 120 km jusqu’au Quai des Cageux à Québec au 2795, boulevard Champlain.
Délaissant son kayak, le Victoriavillois enfourchera ensuite son vélo pour revenir à son point de départ, empruntant la route 138, une distance d’environ 130 km.
Styves St-Pierre suit ainsi les traces de son mentor aventurier Frédéric Dion qui a relevé ce défi, en juillet, avec un temps de 20 heures et 20 minutes.
«Frédéric m’a dit : t’es capable aussi. L’idée a mijoté et j’ai décidé de suivre ses traces», confie-t-il.
Le paramédic souhaite accomplir son exploit en 24 heures. «C’est un défi très intense. Je n’ai jamais vécu un défi aussi long. L’an dernier, je pagayais un maximum de 12 heures par jour. Cela nécessite de la persévérance pour aller jusqu’au bout», affirme Styves St-Pierre qui prévoyait pagayer pendant une quinzaine d’heures pour ensuite rouler pendant cinq heures.
Sur le fleuve, qu’il a parcouru l’an dernier de Kingston jusqu’à Percé, le Victoriavillois prévoit enregistrer une vitesse moyenne entre 6 et 8 km/h.
Styves invite d’ailleurs les gens à se joindre à lui. Certains ont déjà confirmé leur intention. Loin de nuire ou de déranger, leur présence saura motiver l’aventurier, peut-être même l’aider parfois en coupant le vent…
Le moment du départ demeurait indéterminé lors de la rencontre avec les journalistes, mercredi avant-midi. Mais c’est pour bientôt. «C’est très technique, explique-t-il. Il faut considérer les conditions météo, dont les vents, de même que les marées.»
Le fleuve, il le connaît bien, le qualifiant même «d’impressionnant». «On y constate plusieurs phénomènes. C’est l’un des plus difficiles à naviguer», souligne-t-il.
Pour relever cet autre défi, Styves St-Pierre ne s’est pas astreint à un entraînement particulier. «Je pratique le kayak depuis des années. J’en fais régulièrement», note-t-il.
Le jeune homme invite la population à faire un don pour la prévention du suicide. On peut le faire par le biais du site www.grandvoyage.ca.
Styves ne se fixe pas d’objectif précis. «Je n’aime pas avoir d’attentes, avoue-t-il. Je souhaite que les gens donnent généreusement.»
Par ailleurs, les personnes intéressées à l’accompagner durant le périple peuvent le contacter à 819 352-4679 ou au grandvoyage@hotmail.com.
Styves St-Pierre, le conférencier
Depuis sa grande aventure de l’an dernier, le Victoriavillois a, jusqu’ici, raconté son histoire à près d’une dizaine d’occasions lors de conférences, partageant ainsi son expérience et son cheminement à une clientèle scolaire par le biais des Grands explorateurs ou encore lors de conférences grand public.
«Je parle de mon périple, de mon expérience de vie, de ma reprise en main, pour démontrer, en fait, que tout est possible», conclut-il.