S’engager et agir à la manière de Pierre Lavoie

VICTORIAVILLE. Pour susciter des changements, il faut s’engager et surtout mettre «la switch à on», agir, poser des gestes. Voilà certains éléments qui se dégagent du discours prononcé, mercredi matin, par le célèbre Pierre Lavoie aux participants au colloque Vertech dans une conférence sur l’attitude des gagnants.

L’être humain sait s’adapter, a fait valoir le conférencier. Mais il déteste le changement. «On n’aime pas quand nos affaires changent, a indiqué Pierre Lavoie. La vie se charge de nous envoyer des défis, des épreuves. Et deux choix s’offrent à nous : s’engager ou ne rien faire.»

Pierre Lavoie a raconté son début de vie difficile à la suite du divorce de ses parents. Après avoir fumé pendant sept ans et mené une vie sédentaire, il a changé ses habitudes après avoir rencontré la femme de sa vie et il a découvert la course à pied et le vélo.

Son premier triathlon lui fait découvrir une véritable passion. «Être passionné fait toute la différence», a-t-il noté, et il invite les jeunes à favoriser la passion plutôt que la rémunération et les conditions de travail. «La passion constitue la seule façon d’amener des gens avec toi», a souligné Pierre Lavoie, ex-triathlonien professionnel de 1996 à 2004.

Au fil des ans, il a participé à 31 épreuves Ironman, dont 10 fois à l’épreuve mythique d’Hawaïé «Je rêvais d’Hawaï après mon premier triathlon, a-t-il raconté. Devant l’impossible, comme l’Ironman, il faut se mettre en action en se disant que l’important n’est pas le temps que cela prendra, mais bien de franchir la ligne d’arrivée.»

Par ses expériences, Pierre Lavoie a beaucoup appris et découvert l’importance de l’équilibre entre la famille, le travail et la santé.

Natif du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le père de famille a subi les pénibles épreuves de perdre deux de ses quatre enfants, un garçon et une fille décédés d’une «maladie qui ne pardonne pas», l’acidose lactique.

À la suite du décès de son deuxième enfant, il a créé le Grand Défi Pierre Lavoie pour sensibiliser les jeunes à adopter des saines habitudes et une vie active.

«La mort d’un enfant suscite la colère, des interrogations sur sa mission. Mais on apporte tous une contribution. Devant une épreuve, on peut construire ou détruire. On doit franchir une étape primordiale, celle du pardon, pour passer en mode construction», a fait valoir Pierre Lavoie qui a choisi son vélo pour faire avancer la recherche sur les maladies génétiques orphelines, puis pour amasser des sous pour les écoles.

Car pour Pierre Lavoie, «l’éducation constitue la colonne vertébrale de la société.» Pourtant, déplore-t-il, le gouvernement consacre la moitié des impôts, 34 milliards de dollars, à la santé alors que l’éducation devrait être la priorité.

Tout débute en bas âge, a soutenu celui qui a lancé le programme des cubes d’énergie dans les écoles. Comme un petit arbre qui a besoin d’une bonne terre, de l’eau et un tuteur pour grandir, ainsi il est important, selon lui, de créer un meilleur environnement pour que les enfants poussent droit.

«Les jeunes d’aujourd’hui reçoivent des valeurs qui seront importantes pour le Québec de demain, a confié Pierre Lavoie. Tout est possible, mais tout commence par l’engagement. Le Québec a besoin d’innovation. On peut amener le Québec plus loin avec des changements radicaux.»

Des mots comme créativité, audace et innovation, estime Pierre Lavoie, doivent faire partie du vocabulaire et des actions posées. «Nos décisions, nous les prenons pour nos enfants, pour assurer la pérennité», a-t-il signalé.

Différents facteurs motivent l’engagement, a mentionné le conférencier. «On peut s’engager pour soi-même, pour une cause, par devoir ou responsabilité ou encore par fierté, par instinct de survie ou en raison d’une injustice. Mais l’important n’est pas la parole, mais l’action. L’action donne les résultats, et cela passe par l’engagement.»

Pierre Lavoie, bref, fait preuve d’optimisme. «Tout est possible dans la société. Tout est possible, mais ça débute par l’engagement», conclut-il.

Une inspiration!

Le maire de Victoriaville, Alain Rayes, à qui on avait confié le mandat de présenter le conférencier, a dit de lui qu’il représente une inspiration pour tout le Québec.

«Pierre Lavoie et ma conjointe m’ont motivé, il y a quelques années, à bouger, moi, un véritable sédentaire qui ne comprenait pas qu’on puisse éprouver un peu de plaisir à souffrir pour se sentir mieux après.»

Pierre Lavoie, a noté le maire Rayes, a de quoi fournir les outils et la motivation pour que tous les citoyens, dans leur milieu respectif, puissent poser des gestes pour améliorer la société.