Sécurité routière : l’informatique pour mieux cibler les interventions policières
VICTORIAVILLE. La Sûreté du Québec du poste de la MRC d’Arthabaska, grâce principalement au travail de l’agent Yannick Connolly, a mis au point un outil informatique lui permettant de comptabiliser les accidents qui surviennent sur son territoire. Ce travail s’effectue chaque mois et permet de planifier les interventions en conséquence.
«Nous voulions répertorier les accidents sur notre territoire dans le but de cibler nos interventions afin d’être plus efficaces et améliorer le bilan routier. Notre projet découle de la philosophie ÉPIC de la SQ qui mise sur des actions en matière d’éducation, de prévention d’intervention et de communication», a expliqué le lieutenant Marco Leclerc, responsable de la gendarmerie et adjoint au directeur.
Sur une carte informatique, la SQ comptabilise ainsi chaque mois tous les accidents avec code de couleurs et logos. «On compile tous les accidents matériels, avec blessés, les accidents mortels, les accidents avec piétons et cyclistes, les délits de fuite. Cette compilation nous permet donc de cibler les sites accidentogènes, les endroits problématiques où nous devons accentuer nos interventions», a indiqué le lieutenant Leclerc, rencontré, jeudi matin, sur les lieux d’une opération policière à l’intersection des boulevards Jutras Est et Bois-Francs Sud, l’un des endroits problématiques justement.
En moins de 10 minutes, l’agent Larivière, debout près de l’intersection, a pu lancer des confrères patrouilleurs aux trousses de deux contrevenants, l’un qui utilisait son téléphone cellulaire au volant, et l’autre n’ayant pas respecté le feu de signalisation.
D’autres infractions ont été constatées, mais aucun autre policier n’était disponible à ce moment pour procéder aux interceptions.
«Avec nos cartes informatiques, nous planifions nos interventions. Nous savons les endroits et les heures où nous devons intervenir, les infractions aussi que nous devons surveiller davantage, comme la vitesse, le non-port de la ceinture de sécurité, le cellulaire au volant et le non-respect de la signalisation», a expliqué le lieutenant Marco Leclerc.
Parmi les intersections problématiques relevées par la SQ figurent les intersections Bois-Francs Nord/De Bigarré, Bois-Francs Sud/116, Notre-Dame/De Bigarré au centre-ville de Victoriaville. «L’intersection Bois-Francs/De Bigarré serait considérée comme la plus dangereuse», a signalé l’agent Connolly.
À l’extérieur de Victoriaville, sur le territoire de la MRC d’Arthabaska, les accidents surviennent notamment sur les grandes artères, la route 116 ou la route 263 dans le secteur de Saint-Norbert-d’Arthabaska.
L’intersection 116 et rue de l’Hôtel-de-Ville à Warwick constitue aussi un site accidentogène.
La Sûreté du Québec espère, par ses actions ciblées, pouvoir changer le comportement des usagers de la route. «Les gens doivent comprendre que leur véhicule peut devenir une arme qui peut blesser, tuer, causer des dommages. Nous voulons qu’ils comprennent que la route, ça se partage en respectant le Code de la sécurité routière», a fait valoir le lieutenant Leclerc.
Et il existe peu de moyens pour arriver à changer des comportements, selon le policier. «La répression constitue le seul moyen pour changer le comportement des gens», a soutenu Marco Leclerc.
Au cours des prochains mois, les policiers analyseront les résultats de leurs opérations ciblées. «Si on s’aperçoit que, malgré tout, nos interventions ont peu d’influence sur le bilan routier, il se pourrait que d’autres facteurs soient en cause, comme la configuration d’une route ou d’une intersection ou encore la signalisation, par exemple, a souligné l’officier. Dans ces cas, nous collaborons avec les municipalités ou le ministère des Transports pour en arriver à des aménagements plus sécuritaires.»