Santé : un autre coup dur pour le Centre-du-Québec
Les patients de Drummondville atteints d’un cancer du poumon devront dorénavant se rendre à Trois-Rivières pour se faire opérer.
Le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières est le seul dans toute la région Mauricie-Centre-du-Québec à avoir obtenu une désignation de centre affilié en cancérologie pulmonaire. Ainsi, toutes activités chirurgicales pour le cancer du poumon devront cesser d’ici le 11 décembre à l’Hôpital Sainte-Croix. Un autre coup dur pour le Centre-du-Québec, affirme le député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger.
«Le ministre de la Santé vit vraiment dans une bulle bien loin de la réalité des patients et ce n’est pas juste dans le Centre-du-Québec. En gros, il dit à 40 patients atteints du cancer des poumons : "même si vous êtes gravement malades, vous ferez des allers-retours de 2 heures à Trois-Rivières?!" Le maire de Drummondville, avec qui j’ai parlé, est inquiet. Le médecin, qui traite les patients, est lui aussi choqué par cette décision bureaucratique froide. Comment le ministre de la Santé peut-il non seulement approuver, mais justifier la décision de couper les chirurgies du cancer des poumons à Drummondville? C’est inacceptable», dénonce-t-il vivement.
Celui-ci a interpellé le ministre de la Santé Gaétan Barrette lors de la période de question mercredi matin à l’Assemblée nationale. M. Barrette a justifié cette décision en soulignant qu’il est «archi démontré que les meilleurs soins sont donnés et obtenus lorsque les gens qui les donnent ont l’expertise qui, elles, s’acquièrent par le maintien et le volume».
Une réponse qui inquiète le député.
«Ce que je comprends, c’est qu’on transfère ce service parce qu’il n’est pas optimal. Si c’est le cas, je veux savoir pourquoi, parce que c’est très grave. Il est primordial pour moi de m’assurer que les soins que reçoivent les patients soient de qualité», a-t-il soutenu lors d’un entretien téléphonique avec TC Media Nouvelles.
Il se questionne aussi si d’autres départements subiront le même sort.
«Tout ça est questionnable et nécessite des réponses. Ce matin, le ministre nous (CAQ) a traités de populiste. Quand il est question d’une décision en santé, on l’apprend toujours par une petite lettre. Quelqu’un de responsable va sur la place publique pour annoncer ce genre de nouvelle. Ce n’est pas une compagnie qui ferme un département de production, il s’agit de la santé des patients», déplore-t-il.
Pour le député de Johnson André Lamontagne, cette décision «malavisée» de couper les chirurgies du cancer des poumons à Drummondville est un autre exemple de la centralisation des services de santé vers les grandes villes, donc au détriment de la proximité. «Dans le Centre-du-Québec, d’autres services de santé seront bientôt coupés. En janvier prochain, on va couper six services à l’hôpital de Nicolet. Il y aussi le projet Optilab qui va frapper les hôpitaux de Victoriaville et de Drummondville. Pourquoi le gouvernement s’acharne-t-il à couper les soins de santé dans le Centre-du-Québec? Pourquoi traiter les gens du Centre-du-Québec comme des citoyens de seconde zone?», lance-t-il.
Pour sa part, la direction du CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec n’émettra aucun commentaire sur le sujet.