Santé mentale : les ados peuvent profiter d’un accompagnement en ligne
Stéphanie Desharnais agit comme intervenante en relation d’aide auprès des adolescents depuis 15 ans. Victoriavilloise d’origine, elle a élu domicile en Gaspésie il y a un an. Après avoir œuvré dans différents milieux, elle a démarré sa pratique privée il y a bientôt deux ans, en mars 2023. Et plus récemment, elle a élaboré un programme d’accompagnement en ligne, toujours pour sa clientèle cible, les adolescents.
Formée en technique d’intervention en délinquance et en travail social, l’intervenante a travaillé une dizaine d’années dans le milieu communautaire, puis dans les écoles et dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Son intervention terrain a toujours été orientée vers les adolescents.
« J’ai démarré ma pratique privée pour pouvoir offrir une offre de services aux adolescents et aux parents d’ados. Je voulais avoir une latitude d’intervention et pouvoir utiliser toutes les approches diversifiées développées depuis mes débuts », précise Stéphanie Desharnais en entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net.
L’intervenante, depuis ses tout débuts, a donc toujours privilégié les ados. « L’adolescence est une grande phase de transition de vie. Quand on est ado, on se cherche, on ne se connaît pas, on ne se comprend pas, explique l’intervenante. On est souvent en recherche de personnes ou d’expériences qui vont venir nous donner des indices sur qui on est, sur qui on a envie d’être. On cherche des modèles. On peut s’associer à des pairs, faire des expériences, des expérimentations, on est vraiment en exploration de soi. »
Il est important pour les jeunes, estime Stéphanie Desharnais, d’avoir accès à des ressources positives et aidantes. « D’avoir des gens, des piliers qui viennent nous aider à voir cette phase de transition d’un autre œil et à la traverser avec plus de légèreté, c’est ce qui m’allume, de voir que je peux faire une différence avec ces ados qui éprouvent des difficultés. »
Détresse en hausse
Les recherches et études démontrent une hausse de la détresse, du stress, de l’anxiété, de la dépression et de l’idéation suicidaire, note l’intervenante. « Même les médecins disent eux-mêmes n’avoir jamais autant prescrit de médications pour les adolescents », souligne-t-elle.
Le constat amène Stéphanie Desharnais à plaider pour une action en prévention.
« Agir en prévention et en détection précoce, c’est important. Aller voir déjà les petits problèmes d’estime de soi, de petits stress avant que ça devienne de l’anxiété, je pense qu’on doit intervenir à ce moment-là et fournir aux jeunes des outils pour éviter que ça se cristallise et que ça devienne quelque chose de plus préoccupant. »
L’intervenante a elle aussi pu constater les ravages causés par la pandémie de la COVID-19. « Ça a été un dur coup pour les jeunes de vivre l’isolement social au moment où ils sont en recherche d’appartenance. Ils ont besoin de répondre à leurs besoins sociaux. »
Programme accompagnement en ligne
Son projet d’accompagnement en ligne, Stéphanie Desharnais le mijotait depuis un certain temps. « Comme je répète souvent les mêmes choses aux jeunes dans ma pratique en lien avec les phases normales du développement de l’adolescence, j’ai eu l’idée, plutôt que de toujours répéter, de m’enregistrer. Ainsi, les jeunes peuvent écouter mes capsules, avoir l’information de base pour travailler ensuite, en accompagnement individuel, sur le cœur du problème », indique l’intervenante.
Avec ce programme, l’adolescent peut avoir accès, sur sa tablette ou son téléphone intelligent, à des capsules vidéo traitant des phases de l’adolescence et des enjeux qu’ils peuvent vivre. « On y retrouve aussi des tonnes d’outils concrets qu’ils peuvent tester et expérimenter. Le but, c’est qu’ils aient un petit bac à outils qu’ils se créent eux-mêmes. Je leur donne plein d’outils qu’ils expérimentent et ils choisissent ceux qui leur correspondent le plus. »
Mais pour Stéphanie Desharnais, le plus important avec ce programme, c’est de pouvoir accompagner le jeune au quotidien, plutôt que des rencontres occasionnelles. « Je voulais leur offrir un soutien direct pour faire en sorte que, quand ça ne va pas, ils peuvent m’envoyer un texto ou un message vocal. De un, ça va faire du bien de se libérer, de ventiler. De deux, je réponds dans les meilleurs délais. Je les aide à ne pas retomber dans leurs vieux réflexes, à rester concentrés sur la voie du succès. »
Campagne de sociofinancement
Stéphanie Desharnais a tenu, l’automne dernier, une campagne de sociofinancement visant à permettre la mise en place de son programme d’accompagnement et à assurer un accès gratuit aux adolescents. « J’ai pu atteindre mon objectif de 14 000 $ grâce à la généreuse contribution de nombreux individus et d’entreprises de la région Arthabaska Érable, se réjouit-elle.
Et cela m’a permis d’avoir une subvention du Fonds Mille et Un qui double le montant de la campagne qui était de 14 000 $. J’ai donc reçu 28 000 $ pour déployer ce programme , le mettre en place, créer les outils, les capsules et surtout donner à 30 jeunes adolescents un accès gratuit à cet accompagnement. »
La Victoriavilloise d’origine tient notamment à remercier Constructions André Jacques, le Centre dentaire d’Arthabaska et la Clinique multidisciplinaire Le Renfort pour leur soutien et de nombreux individus pour leur générosité.
Au moment de l’entrevue, plusieurs places demeuraient disponibles pour ce programme. « Je souhaite aussi que les intervenants connaissent ce programme et puissent me référer des jeunes », mentionne Stéphanie Desharnais qui poursuit son recrutement.
Différentes façons existent pour rejoindre l’intervenante : https://stephaniedesharnais.ca/programme-pour-les-ados
Instagram et Tik Tok: @stephanied.intervenante
Facebook: Là pour toi et ton ado