Régionalisation de l’immigration : les chambres de commerce souhaitent de meilleures conditions d’intégration
La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable ont participé, jeudi à l’Assemblée nationale du Québec, aux consultations sur la Planification pluriannuelle de l’immigration 2024-2027, où les discussions ont porté principalement sur les orientations proposées par la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette.
Pour l’occasion, la FCCQ et CCIBFE étaient accompagnées sur place de plusieurs chambres de commerce en provenance de différentes régions du Québec, afin d’affirmer leur appui à l’augmentation graduelle des cibles d’immigration vers 60 000 admissions en 2027 en attendant de pouvoir mieux évaluer la capacité d’intégration du Québec et de ses régions.
« Une bonne intégration offerte aux nouveaux arrivants permet de créer des racines dans un nouveau milieu. Et ce sont ces racines qui favorisent l’épanouissement et l’accomplissement. Nous avons un devoir collectif de prendre soin des nouveaux arrivants et de nous imaginer dans les rôles inverses pour effectuer la meilleure intégration possible et ils ont beaucoup à nous apprendre également », a mentionné Stéphanie Allard, directrice générale de la CCIBFE.
« Depuis plusieurs années, on soutient que la régionalisation de l’immigration devrait être une orientation à part entière du gouvernement. D’ailleurs, nous sommes heureux de constater que cette recommandation a été adoptée et que des mesures additionnelles seront mises en place rapidement pour y arriver. En revanche, afin de réussir à accueillir ainsi qu’à intégrer des personnes immigrantes en région, nous avons tous le devoir d’offrir l’ensemble des conditions visant à assurer leur pleine intégration en sol québécois », a affirmé Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
« Notre présence sur le terrain nous permet de constater plus que jamais que les ressources demeurent insuffisantes. Par exemple, l’accès aux ressources de francisation est encore difficile et entraîne des délais, alors qu’il s’agit d’une condition importante d’intégration dans une communauté. Sans oublier la pénurie de logements, le manque de places en services de garde éducatifs ou les enjeux de transports collectifs pour ne nommer que ceux-ci. Ces enjeux ont des impacts négatifs concrets pour les nouveaux arrivants et viennent limiter une plus grande régionalisation de l’immigration malheureusement », a poursuivi M. Milliard.
Oui à un rehaussement du seuil de l’immigration
Dans ce contexte, la FCCQ et CCIBFE appuient le scénario 1 du gouvernement qui permettrait d’augmenter graduellement les cibles d’immigration afin d’atteindre 60 000 admissions en 2027. Cependant, les besoins du marché du travail sont certainement plus élevés et il revient au gouvernement de mettre les moyens en place afin d’augmenter suffisamment notre capacité à accueillir et retenir plus d’immigrants.
La FCCQ et CCIBFE rappellent que pour plusieurs entreprises des régions, les besoins de travailleurs demeurent importants et la pénurie de main-d’œuvre pourrait perdurer pendant encore plusieurs décennies. Elle constate que le taux de chômage au Québec était de 4,3% en août 2023, alors qu’un nombre important de régions avaient un taux inférieur à celui-ci.
Pour une plus grande transparence des informations sur la capacité d’intégration des régions
« Nous avons fait l’exercice d’identifier certaines conditions nécessaires pour être en mesure de déterminer pleinement nos capacités d’intégration au Québec. Évidemment, il y a davantage d’indicateurs et nous sommes prêts à contribuer à cette réflexion, afin que nous ayons un réel portrait de nos capacités d’intégration et surtout d’y trouver des solutions rapidement », a souligné Charles Milliard.
« La question de l’immigration est éminemment politique. Nous croyons cependant qu’une meilleure collecte, utilisation et diffusion des données par le Ministère permettait de calmer le jeu et de discuter plus rationnellement. C’est notre souhait », a soutenu M. Milliard.
Les chambres de commerce locales et régionales ainsi que la FCCQ lèvent d’ailleurs la main afin d’appuyer le gouvernement à remplir son engagement.
« Le gouvernement a un rôle essentiel à jouer afin de déterminer la capacité d’intégration réelle de ces régions. L’identification des obstacles qui pourraient nuire à la rétention de ces travailleurs en dehors des grands centres devrait par ailleurs servir à définir des solutions. C’est de cette manière que nous pourrions faire de la régionalisation de l’immigration une véritable réussite et, par le fait même, réaliser nos ambitions », a conclu Charles Milliard.
Pour lire le mémoire de la FCCQ sur la Planification pluriannuelle de l’immigration 2024-2027 et consulter les 22 recommandations, veuillez consulter le lien suivant : https://www1.fccq.ca/wp-content/uploads/2023/08/2023-08-11-Memoire-FCCQ-Planification-pluriannuelle-de-limmigration-2024-2027-VF.pdf.