Recours collectif : confidentialité des sources menacée

Une décision du juge Marc Saint-Pierre de la Cour supérieure du Québec rendue en janvier dernier et qui ordonne à la chercheuse de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Marie-Éve Maillé, de transmettre à Éoliennes de L’Érable le nom des participants à son étude de doctorat en communication fait couler beaucoup d’encre, au moment même où le dévoilement des sources touche aussi les médias.

Cette ordonnance de la Cour supérieure s’inscrit dans le cadre d’un recours collectif qui oppose des citoyens à l’entreprise depuis 2014 dans lequel Marie-Ève Maillé devait agir à titre de témoin expert. Elle somme la chercheuse de lui révéler l’identité des 93 participants interrogés dans le cadre de son doctorat déposé en 2012. L’étude portait sur la détérioration du climat social relativement aux impacts du parc éolien construit et opéré par Éoliennes de l’Érable.

«Mme Maillé ne témoigne plus comme experte dans le dossier» a précisé pour sa part Me David Bourgoin, l’avocat chargé du recours collectif qui estime que la demande d’Éoliennes de l’Érable va trop loin.

Marie-Ève Maillé a par ailleurs confié à Radio-Canada vouloir concentrer efforts et énergies à la défense de la confidentialité de ses données de recherche. L’avocat de la chercheuse, Me Bogdan Catanu, ainsi que les Fonds de recherche du Québec s’opposent à la décision de la Cour supérieure. Le dossier sera ramené devant le juge Marc Saint-Pierre.

Cette ordonnance du juge inquiète également la communauté scientifique canadienne qui estime que la démarche de l’entreprise Éoliennes de l’Érable à l’endroit de la professeure associée à l’UQAM pourrait porter atteinte à la confidentialité des sources universitaires, risquant du coup de freiner la participation des citoyens aux recherches canadiennes.