« Qui va parler pour les intérêts du Québec?»

À l’approche d’une prochaine campagne électorale fédérale, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a soutenu que seul le Bloc québécois « prendra à bras le corps exclusivement et avec détermination l’entièreté des intérêts du Québec. »

Prenant la parole, mardi après-midi, à l’ouverture du caucus du Bloc québécois à l’Hôtel Le Victorin de Victoriaville où il a été chaleureusement applaudi par ses députés et son candidat dans Richmond-Arthabaska, Daniel Lebel, Yves-François Blanchet a déploré l’absence des enjeux québécois, lundi soir, lors du débat en français des candidats à la chefferie du Parti libéral du Canada, débat qu’il a qualifié de « Star académie sur fond rouge ». 

« J’ai envie de vous dire encore plus, qui va parler pour le Québec?

Qui va soulever les enjeux propres au Québec? Le bois, l’agriculture, les pêches, l’aéronautique, l’énergie propre, la culture, la langue, la laïcité et les minéraux stratégiques. Qui va aborder ça, tous des sujets dont on n’a pas pipé mot? Il n’y aura que nous », a-t-il soutenu.

Face au président américain, qui est pire que ce à quoi on s’attendait, selon lui, le chef bloquiste insiste sur la nécessité de se préparer. « Il y a de vraies vies qui sont en jeu. D’emblée, on pense à l’Ukraine et à Gaza, a-t-il dit. Et il y a de véritables enjeux économiques, de véritables emplois, de véritables incertitudes qui existent au sein de la population du Québec. » 

Yves-François Blanchet estime qu’on doit agir en présumant qu’il y aura des tarifs. « On doit présumer que oui, mais on doit aussi présumer du pire. On doit toujours se préparer au pire, quitte à ce que la préparation se soit avérée superflue. Il faut envisager de mettre en place des mesures un peu miroir aux mesures protectionnistes déjà en place à États-Unis. On peut mettre des restrictions sur l’accès aux contrats publics sur le territoire du Québec et du Canada, a-t-il suggéré. On peut envisager un ensemble de mesures qui doivent commencer à prendre une forme concrète. »

Le chef du Bloc québécois se dit aussi enthousiaste face à la campagne électorale qui se profile. « Nous allons vivre 8 à 10 semaines parmi les plus importantes de l’histoire récente du Québec, en particulier son histoire économique. Mais nous allons vivre peut-être 8 à 10 semaines parmi les plus excitantes de nos vies. »

Il n’a pu s’empêcher de décocher une flèche aux conservateurs et aux libéraux. « On avait déjà un parti qui voulait former un gouvernement en nous servant quelques slogans et qui les répétait à qui mieux mieux. On est loin de Axe the taxe! On a mieux que ça maintenant, on a le non-slogan. C’est assez amusant. Que ferez-vous avec les tarifs?  Je suis Mark Carney.  Comment gérer les frontières? Je suis Mark Carney. Y aura-t-il un oléoduc au Québec? Je suis Mark Carney. »

Yves-François Blanchet a fait savoir que sa formation présentera des propositions concrètes. « Je ne veux ni les slogans de l’un ni la prétention d’être un messie de l’autre, a-t-il souligné. Je veux que nous travaillions pour les intérêts du Québec. N’ayons pas peur, le courage est meilleur conseiller que la peur. Écoutons notre conscience toujours et en toutes circonstances, soyons dignes de la confiance des gens. Les gens vont nous entendre, vont nous écouter et nous comprendre. Alors, mettons-nous au travail », a-t-il conclu.

En soirée, le chef du Bloc québécois participera à un rassemblement militant au Complexe Évasion où il prendra la parole.