Queer, un film inclusif

Sarah Beaudoin n’a que 23 ans. Bachelière en psychologie et militante, elle poursuit ses apprentissages en communication. Avec son court métrage Queer, elle tentera de sensibiliser le public aux réalités des gens de différents genres et orientations sexuelles.

Sarah Beaudoin s’engage bénévolement dans différentes causes, en particulier dans les luttes féministes. Ah oui, elle s’identifie comme cisgenre lesbiennes, ce qui explique en partie sa sensibilité aux nombreuses réalités de genre et son désir de briser les tabous. Mais elle ne le fait pas que pour elle. Elle s’investissait dans les luttes LGBTQ+ bien avant son «coming out». En fait, elle pense tout simplement qu’il reste beaucoup de difficultés dans l’acceptation de ces gens, surtout lorsqu’il est question de diversité de genres. «Ça existe depuis toujours, mais connue depuis peu de temps, alors il faut aborder ce sujet. Ça devrait être plus facile de parler de sexualité et de se questionner sur son orientation et son identité», note-t-elle.

Parmi ses faits d’armes, soulignons le lancement, à Sherbrooke, aux côtés de Vicky Langlois, du Café Queer, un espace sécuritaire offert mensuellement à La Capsule. «C’est un endroit où l’on peut faire nos devoirs, par exemple, et discuter de diversité de genres sans avoir peur du jugement des autres», résume-t-elle.

Sarah Beaudoin partage également ses vues dans les médias, notamment à Entrée libre et EstriePlus. En outre, elle propose des conférences pour témoigner de son parcours aux organismes qui en font la demande. D’ailleurs, le film Queer représente une création sur mesure pour une journée de sensibilisation organisée par La Maison des femmes des Bois-Francs.

Comme des personnes

Dans le court métrage d’une trentaine de minutes, Sarah Beaudoin nous présente sept participants qui s’expriment sur leur diversité sexuelle et de genre. Elle y convie autant de femmes, d’hommes que de personnes non-binaires. Leurs orientations sexuelles s’avèrent multiples ou non conventionnelles. Leur façon d’envisager leur réalité diffère aussi. «Ce n’est pas un court métrage pour expliquer des définitions. Ça existe déjà. Il s’agit plutôt de montrer aux gens qu’il y a autant d’humains que de réalités différentes», expose la militante. En fait, elle espère par cette œuvre ouvrir la discussion sur ces sujets entre les auditeurs.

Elle confie qu’un participant au tournage l’a particulièrement touchée. À 18 ans, il livre à la caméra son quotidien de jeune à la fois autiste et homosexuel. «Il m’a raconté comment le fait d’être autiste influence le fait d’être gai, ainsi que le contraire», révèle-t-elle. De discuter des initiatives qui pourraient naître afin d’inclure davantage ces personnes dans la communauté Queer l’a elle-même fait réfléchir sur cette question que l’on aborde peu souvent. «Les grands rassemblements peuvent s’avérer anxiogènes pour eux», exemplifie-t-elle.

Enfin, celle qui a fait ses études collégiales au Cégep de Victoriaville souhaite que cette projection dans cette ville réussisse à rejoindre des gens qui le sont moins facilement. Queer devrait éventuellement être projeté à Sherbrooke, Québec et Montréal. Selon Mme Beaudoin, ce film s’inscrit dans le début d’une série de gestes qu’elle compte poser en lien avec ces thèmes. «Le message, c’est qu’on doit considérer les gens, peu importe à quoi ils s’identifient, comme des personnes d’abord. Il faut s’y intéresser, même si on ne se sent pas concerné, car quelqu’un autour de nous l’est certainement», conclut-elle.

La première diffusion du film se déroulera le 17 mai, à la place Rita St-Pierre, dans le cadre de la journée Non-binaire, trans, queer, bisexuel.le…, organisée par La Maison des femmes des Bois-Francs.