Quatre nouveaux récipiendaires reçoivent l’Ordre Victorien

L’artiste Dominique Laquerre, l’homme d’affaires Renald Jacques, le Centre de stimulation L’Envol et, à titre posthume, la musicienne Gabrielle Michaud Bécotte ont reçu, mardi soir, l’Ordre Victorien lors d’une cérémonie tenue au Pavillon Arthabaska.

Ces quatre nouveaux récipiendaires portent à 40 le nombre de personnes et organismes honorés avec les années.

Le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, s’est dit heureux de participer à cette 10e cérémonie, tout en rappelant que l’Ordre Victorien constitue la plus grande distinction honorifique remise par la Ville. « Cette cérémonie permet de reconnaître publiquement la contribution de personnes et d’organismes ayant joué un rôle déterminant au sein de notre communauté. La Ville de Victoriaville immortalise l’engagement de citoyennes, de citoyens et d’organisations qui, par leur implication, ont contribué à façonner notre ville. Aujourd’hui, quatre nouveaux noms s’ajoutent à cette grande famille. Par leur engagement exceptionnel, ils méritent assurément d’être inscrits dans la mémoire collective de notre ville », a-t-il exprimé, tout en les qualifiant d’ambassadeurs qui permettent le rayonnement de la ville au-delà des frontières. 

« Victoriaville se bâtit et est reconnue grâce à des gens comme vous », a-t-il ajouté, tout en souhaitant que les générations futures puissent prendre exemple « sur des gens d’exception comme vous et qu’ils puissent garder en mémoire et s’inspirer de celles et ceux qui ont façonné Victoriaville ».

Les récipiendaires

Le choix des récipiendaires 2022 de l’Ordre Victorien relève d’un jury formé par l’organisation des Fêtes victoriennes et composé de Reine Bouthat, André Guillemette, Nicole Bélair, Andrée Brière et Boris Déry, des gens provenant du domaine des affaires, de l’éducation, de la santé, de l’histoire et du domaine artistique ou culturel.

« Quant à la personnalité honorée à titre posthume, elle a été choisie avec rigueur par la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville », a indiqué Julie Houle des Fêtes victoriennes.

L’artiste Dominique Laquerre a été la première à être honorée, une artiste multidisciplinaire passionnée des humains, de l’histoire et du territoire.

Native de Victoriaville, elle a reçu des prix et de nombreuses bourses. C’est dire que son expertise et son talent sont reconnus de plusieurs. « Dominique Laquerre, c’est notamment la réalisation de 22 œuvres d’art public réparties dans plus de 14 villes et lieux publics et réalisées dans le cadre de la politique d’intégration des arts à l’architecture », a souligné le maître de cérémonie, Nicolas Gendron.

Des œuvres qui peuvent être observées à Saint-Augustin-de-Desmaures, Trois-Rivières, Shawinigan, Drummondville, Saguenay, Bécancour et Daveluyville, entre autres. « Autant d’endroits où l’artiste encore aujourd’hui fait rayonner le nom de Victoriaville », a-t-il précisé.

Le second récipiendaire de la soirée provient du monde des affaires, Renald Jacques, un entrepreneur en construction qui a fondé en 1967 son entreprise devenue Groupe Jacques immobilier et services. « Un homme de peu de mots, mais efficace, dit-on de lui », a mentionné l’animateur.

Le Princevillois d’origine a certes laissé sa trace dans le paysage architectural de Victoriaville et ailleurs, ayant à son actif la construction de quelque 5000 unités d’habitation tous genres confondus. « Certes, son parcours a permis, à diverses occasions, de faire rayonner le nom de Victoriaville. Mais l’Ordre Victorien lui est octroyé davantage pour sa vision pérenne de l’entreprise, vision qui a profité au développement de notre communauté, mais aussi pour son implication sociocommunautaire majeure », a signalé Nicolas Gendron, précisant que l’homme n’a jamais hésité à soutenir une cause ou un organisme.

« Mécène accompli, il aime répéter : si tu reçois de la vie, tu dois aussi redonner », a révélé le maître de cérémonie. 

Renald Jacques a notamment supporté les fondations À Notre Santé, de l’Ermitage, de même que l’organisme Répit Jeunesse.

Après plus de 25 ans d’existence, le Centre de stimulation L’Envol, qui intervient auprès des enfants vivant avec un trouble du spectre de l’autisme ou un trouble de la communication sociale, se voit aussi honoré. « L’organisme œuvre dans le milieu depuis 1996 et jamais son rôle ni son utilité n’ont cessé de se révéler, sa compétence de s’affirmer et sa notoriété de s’agrandir », a témoigné l’animateur Gendron.

Chaque année, L’Envol accueille plus de 200 enfants, majoritairement entre 1 et 5 ans, mais peut les accompagner jusqu’à l’âge de 12 ans. Le travail de l’organisme vise à permettre au plus grand nombre de ces enfants de s’intégrer au CPE, à la maternelle et au milieu scolaire. Plus de 50% des enfants y parviendront.

L’Envol, au fil des ans, a également formé plus de 2000 intervenants provenant de diverses organisations, comme des professeurs, éducateurs, orthopédagogues, responsables de services de garde et aides pédagogiques.

L’expertise de L’Envol s’étend au-delà des frontières. Autisme France a accrédité L’Envol avec la plus haute distinction et l’organisme d’accréditation a même récupéré cinq des pratiques de l’organisme considérées comme remarquables. « Quand une communauté bénéficie d’un tel organisme sur son territoire pour prendre soin de ses enfants en difficulté, c’est qu’elle est privilégiée. Nous sommes grandement privilégiés à Victoriaville d’avoir le Centre de stimulation L’Envol », a fait valoir Nicolas Gendron, avant d’inviter la présidente du conseil d’administration, Marguerite Bourgeois, à recevoir la médaille de l’Ordre, faite de bronze et réalisée par le Musée du Bronze d’Inverness, ainsi que le certificat remis aux récipiendaires.

Hommage posthume

La récipiendaire 2022, à titre posthume, avait l’âme mélodieuse et surtout l’envie que la musique voyage et déjoue les frontières, a confié le maître de cérémonie en parlant de la grande dame de la musique d’Arthabaska, Gabrielle Michaud Bécotte, que plusieurs appelaient Gaby Bécotte.

Native du Nouveau-Brunswick, elle a joué de la musique toute sa vie, a fait des études musicales à l’Université Laval. Elle a pu accompagner des artistes reconnus.

L’amour l’a fait quitter La Pocatière pour épouser Jean-Marie Bécotte, un médecin d’Arthabaska. « Sa vie de mère de famille et de femme de médecin ne l’a jamais empêchée de faire de la musique. Au cours de sa carrière, elle a donné des cours de piano et d’orgue à des centaines d’enfants en plus d’accompagner des chorales et des interprètes de toutes sortes », a précisé l’animateur, ajoutant que Gaby Bécotte avait été titulaire de l’orgue de l’église Saint-Christophe-d’Arthabaska de 1967 à 2002.

Elle a aussi composé de la musique, profitant de moments de solitude pour créer et se laisser aller à son imagination musicale. Discrète, seuls ses proches ont eu accès à ses œuvres.

Gabrielle Michaud Bécotte a été honorée en 1992 en étant nommée membre des Grands d’Arthabaska. Elle est décédée le 14 février 2014.

C’est son fils André Bécotte qui représentait sa mère, qui a signé le livre d’or de la Ville en plus de recevoir les distinctions.