Quand la solidarité s’invite à l’école

Plusieurs activités publiques ont eu lieu dans la région durant les Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI).

Solidarité Nord-Sud des Bois-Francs (SNSBF) a également assuré de nombreuses animations scolaires, rejoignant plus de 600 jeunes, en posant cette grande question : Quel est le rôle de l’école dans notre compréhension du monde?

Le défi scolaire

«Animer des ateliers dans les classes de 4e et 5e secondaire, avec le désir de discuter avec les jeunes à propos de leur compréhension du monde, c’est à la fois instructif et pertinent», explique Isabelle Samson, coordonnatrice de SNSBF. Il est vrai que l’actualité, tant au niveau local que mondial, abonde sur ces sujets (la pauvreté, le racisme, les inégalités entre les femmes et les hommes, les conflits et les catastrophes humanitaires) et nos adolescents déclarent ne pas en savoir suffisamment pour comprendre. Ils ont le sentiment que des solutions devraient être mises de l’avant, car cela les préoccupent, mais ils se trouvent bien impuissants.

Ces 22es JQSI donnent toute une opportunité aux élèves : envoyer leurs commentaires et leurs recommandations au nouveau ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. Les jeunes ont fait leur devoir en grand nombre, beaucoup de lecture à venir pour l’équipe du ministre Roberge! La même chose était proposée aux adultes et il est toujours possible de le faire en cliquant sur action citoyenne, à l’adresse «www.jqsi.qc.ca» si cette question vous interpelle.

Événements publics

Le documentaire pédagogue de l’espoir, présenté à la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot de Victoriaville, a rassemblé plus de 50 personnes. À la suite de cette projection, la discussion avec la réalisatrice, Pauline Voisard, a également permis de rencontrer trois protagonistes du film, deux éducateurs passionnés ainsi qu’un jeune étudiant engagé et hautement inspirant!

La soirée de danse pour célébrer la diversité culturelle a connu un immense succès avec 130 participants. Présenté en collaboration avec l’organisme Oasis de Paix, l’événement est devenu un incontournable des JQSI. L’enjeu majeur et tristement d’actualité, concernant la crise humanitaire des migrants, a été abordé durant ces JQSI avec deux partenaires importants. D’abord, à Victoriaville, l’activité intitulée Partagez le chemin a permis de mieux comprendre et, surtout, d’être solidaire des 68,5 millions de migrants forcés. Proposé par l’organisme Développement et Paix, Partagez le chemin a également eu lieu à Drummondville, au Café Clovis du Cégep.

De plus, SNSBF s’est associé au Comité d’Écologie et d’Actions Sociales (CEAS) du Cégep de Victoriaville pour la présentation de Destierros, un documentaire troublant où l’on accompagne des migrants sur une route à l’issue incertaine. Une discussion a suivi la projection, en compagnie d’intervenants du CEAS et du Comité d’accueil international des Bois-Francs (CAIBF).

Quel est le rôle de l’éducation dans la construction d’une citoyenneté mondiale? Voilà la question posée lors du panel proposé en clôture des JQSI. Une discussion publique réunissait Marie-Émilie Lacroix, enseignante innue, femme-médecine, auteure et conférencière ainsi que Noémie Verhoef, enseignante de philosophie au Cégep de Victoriaville. Selon Mme Lacroix, enseigner est un privilège; c’est d’abord se libérer puis s’impliquer. Éduquer signifie élever, afin de donner des outils pour se connaitre soi-même et se découvrir. À son tour, Mme Verhoef explique que l’éducation c’est mener hors de l’ignorance; guider, tisser des liens et donner de la valeur aux idées des autres, voilà le genre de collaboration qu’elle propose.

Les deux enseignantes s’entendent pour dire que le but de l’école devrait être de «produire» des citoyens responsables, autonomes et engagés socialement; à l’école, on devrait y présenter la culture de l’autre, sans pour autant oublier la nôtre, et traiter des inégalités au moment de parler de développement économique. Enfin, elles ont parlé du désarroi des enseignants québécois qui sont à bout de souffle à cause d’une charge de travail trop lourde et des classes trop nombreuses qui les empêchent d’intervenir adéquatement auprès des élèves en difficulté.

Rappelons que Solidarité Nord-Sud des Bois-Francs est un organisme de coopération internationale, membre de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), qui organise les JQSI grâce à l’appui financier du ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec.