«Quand j’ai vu les boîtes arriver, j’ai braillé» – Steve Larochelle

Steve Larochelle n’est pas le seul dans cette situation. Cette année encore, il recevra un panier de Noël qui l’aidera à illuminer sa période des fêtes.

Initialement, le père de quatre enfants, dont deux se trouvent en famille d’accueil, ne voulait pas réaliser l’entrevue avec le www.lanouvelle.net, craignant de se faire juger. Mais après avoir jasé quelques minutes avec l’auteur de ces lignes, il a fini par accepter afin de sensibiliser les gens à l’importance d’être généreux, particulièrement durant la période des fêtes.

«Je me sentais comme un moins que rien», dit-il à propos de la première fois qu’il a demandé de l’aide pour nourrir ses enfants. C’était en 2013. Depuis, il a redemandé de l’aide en 2014, 2015.

Ces dernières années, l’homme de 37 ans ne l’a pas eu facile et a commis des erreurs qui le suivront toute sa vie. Il affiche un antécédent d’alcool au volant en plus de ne pas avoir payé ses contraventions. Ça a entraîné la révocation de son permis de conduire. Ayant des problèmes avec son ex-copine, il a également passé quelques jours en prison. De fausses accusations, assure-t-il. Il tente de s’en sortir, mais il confie que la pente est difficile à remonter.

Il y a trois ans, Steve se souvient du sentiment chaleureux qui l’avait envahi lorsqu’on a frappé à sa porte pour lui apporter les paniers de Noël.

«C’est humiliant, mais gratifiant à la fois parce que tu sais que tes enfants vont manger», raconte-t-il avec émotion.

«Quand j’ai vu les boîtes arriver, j’ai braillé», se souvient-il. Dans les six ou sept boîtes qu’il venait de recevoir, il y avait une dinde, du poulet, des fruits, des légumes…

La honte de demander

Le trentenaire se souvient qu’il ne voulait pas solliciter de l’aide pour nourrir sa famille. «Je me disais que je n’en avais pas de besoin et que j’étais capable de nourrir mes enfants, souligne-t-il. J’ai dû pilier sur mon orgueil en cibole.»

En réalité, c’est une personne de la DPJ qui lui a dit qu’il serait mieux de faire appel aux paniers de Noël. «Je ne me voyais pas demander de l’aide», a-t-il répété. Cette personne était Odile Bergeron, qui a réussi à lui faire entendre raison. Il lui en sera toujours reconnaissant d’ailleurs.

Selon la coordonnatrice de la Sécurité alimentaire, Isabelle Voyer, il n’est pas rare de voir des familles avoir honte de demander de l’aide. «Il y a beaucoup de personnes qui sont en difficulté financière, mais ce n’est pas tout le monde qui demande de l’aide. On pourrait en avoir plus si tous osaient demander de l’aide», a-t-elle soulevé.

Cette année, 835 paniers de Noël seront distribués à Victoriaville et Saint-Christophe-d’Arthabaska.

Donner à son tour

Steve Larochelle espère qu’un jour ce sera son tour de pouvoir aider des personnes dans le besoin.

«Si je me trouve un emploi demain matin, c’est certain que je vais aider. Quand tu donnes, tu ne penses jamais qu’un jour ce sera peut-être à ton tour de recevoir», a-t-il conclu.