Projet pilote : Victo permet les chiens en laisse tout l’été
La nouvelle a de quoi réjouir les propriétaires de chiens. La Ville de Victoriaville permettra aux chiens en laisse d’avoir accès, durant tout l’été, aux pistes cyclables du réservoir Beaudet, de la Promenade du 150e (en bordure du boulevard Jutras Ouest) et sur la Promenade des aînés.
Mené avec la Société protectrice des années d’Arthabaska (SPAA), ce projet pilote, qui s’étend du 24 juin au 4 septembre, vient cependant avec des obligations pour favoriser une cohabitation harmonieuse avec les autres usagers.
Ainsi, l’animal doit être constamment tenu en laisse d’une longueur maximale de 1,85 m. Tout chien de plus de 20 kg doit être muni d’un harnais. De plus, la bête doit marcher à l’extérieur de la piste cyclable pour préserver une distance minimale avec les cyclistes, les marcheurs et autres usagers.
Enfin, la personne, promenant le chien, doit avoir des sacs pour ramasser les excréments.
Victoriaville, a observé le maire Antoine Tardif, fait bande à part avec sa réglementation interdisant les chiens sur les réseaux cyclables. « Ailleurs au Québec, c’est majoritairement permis », a-t-il noté.
Il a fait remarquer aussi que la situation actuelle ne fonctionne pas. « On a une réglementation qui l’interdit, mais force est d’admettre qu’il est impossible de l’appliquer comme il se doit. Ainsi un propriétaire qui respecte les règles voit que d’autres ne les respectent pas et qu’ils n’ont pas de conséquences. Le conseil municipal a donc conclu que le statu quo ne marche pas », a fait valoir le premier magistrat tout en se disant confiant que l’expérience se fasse harmonieusement et que les bonnes pratiques soient respectées.
« J’ai bon espoir qu’à la fin de l’été, a-t-il dit, on va s’asseoir ensemble pour faire l’état de la situation, voir comment ça s’est déroulé et tirer des conclusions pour la suite des choses. »
Le maire invite les Victoriavillois à faire preuve de civilité et d’ouverture face au projet. « C’est tout un changement qu’on met en place aujourd’hui, je fais appel à votre ouverture et votre civilité », a-t-il terminé.
Mobilisation
C’est une mobilisation citoyenne, menée par Julie Gosselin, qui a mené à la mise en place de ce projet pilote. « Ce n’est pas la SPAA ni la Ville. Au départ, ça provient d’une mobilisation citoyenne, des gens qui voulaient que ce soit permis. La mobilisation a été suffisamment forte pour que la Ville accepte ce projet. On a une belle ouverture de la Ville », a témoigné la citoyenne Geneviève Bouffard, au nom de Julie Gosselin.
Ce projet pilote permettra l’analyse de données et de commentaires, d’où l’importance des citoyens à donner leurs opinions. Ils pourront certes le faire par le biais d’un sondage qu’on retrouvera notamment sur les sites Web de la SPAA et de la Ville de Victoriaville.
Mais les citoyens pourront aussi aborder les membres de l’escouade citoyenne canine identifiés par un bracelet de la SPAA. « Présentement, plus de 20 bénévoles ont été formés et ils patrouilleront de manière constante sur les pistes cyclables. Ils verront comment ça se passe et recueilleront les commentaires. Il faut les aborder, que ce soit positif ou négatif, mais surtout constructif. C’est important, a plaidé Mme Bouffard, d’aller chercher les commentaires des gens pour qu’ensuite la Ville puisse de façon éclairée prendre une décision. Les commentaires des citoyens feront la différence. »
Pour le nouveau président du conseil d’administration de la SPAA, Stéphane Carrière, la collaboration dans un projet est souvent gage de réussite. « On est heureux de ce projet, un beau projet de collaboration et de cohabitation. J’en suis d’autant plus fier que les citoyens sont partie prenante de l’expérience. Mais surtout, il y a, derrière ce projet, tout le volet d’évaluation, de collecte d’informations. L’objectif est d’en arriver à un consensus en vue d’une modification permanente au niveau de la réglementation », a-t-il indiqué.
On a fait appel, par ailleurs, à Alex Pépin, un passionné de la race canine, pour agir à titre de porte-parole de l’initiative.
Il a salué l’ouverture et la volonté de la Ville de disposer « de données véritables pour prendre une vraie décision, c’est la meilleure des choses ».
Il est de l’école de César, a-t-il révélé. « Ce ne sont pas les chiens les problèmes, mais bien l’humain. C’est le propriétaire de chien qu’on veut sensibiliser, notamment aux règles de base. On va essayer d’outiller le monde, car qui dit bons outils dit bons résultats », a-t-il exprimé tout en se disant extrêmement confiant pour la suite des choses.