Projet de loi 106 : la MRC prend position
POLITIQUE. Le Conseil de la MRC d’Arthabaska n’a pas tardé à prendre position relativement au projet de loi 106 sur les hydrocarbures. Après en avoir discuté à huis clos, les maires ont convenu d’apporter un appui formel à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et à la Fédération québécoise des municipalités (FQM) qui, en commission parlementaire, mercredi, ont exigé du gouvernement des modifications au projet de loi.
«Ces deux organisations réclament des modifications à ce projet de loi qui vient outrepasser les pouvoirs des MRC et des municipalités. Elles jugent ce projet de loi complètement insuffisant. Il donne préséance aux exploitants sur les pouvoirs municipaux alors que les municipalités avaient même négocié un pacte fiscal dans lequel le gouvernement s’était engagé à reconnaître leur autonomie, à leur donner davantage de latitude», a expliqué le directeur général de la MRC d’Arthabaska, Frédérick Michaud.
Ainsi, les maires de la MRC d’Arthabaska soutiennent l’UMQ et la FQM dans leurs démarches pour une reconnaissance des pouvoirs municipaux. «Pour que les MRC et les municipalités aient leur mot à dire en fonction de leurs pouvoirs en aménagement du territoire et en urbanisme pour tout projet touchant l’exploitation des ressources hydrocarbures», a précisé M. Michaud.
La prise de position des élus a été bien accueillie par les six citoyens mobilisés contre les gaz de schiste et les hydrocarbures. «On apprécie votre décision», a indiqué Alain Guillon lors de la période de questions.
Mais le président du Comité de citoyens sur les gaz de schiste de Victoriaville, également coordonnateur régional Centre-du-Québec pour le Regroupement vigilance sur les hydrocarbures du Québec, a fait valoir l’ignorance de la majorité des citoyens au sujet des conséquences du projet de loi, tout en s’informant de l’intérêt des maires à tenir une séance d’information pour éclairer leurs citoyens. «Nous sommes disposés à le faire sous forme de conférence», a mentionné M. Guillon.
«On a besoin d’aide pour faire connaître le projet de loi et ses conséquences néfastes. On offre le service de conférences», a renchéri le porte-parole des citoyens, Serge Fortier qui, lui aussi, a remercié le Conseil de la MRC pour son appui à l’UMQ et à la FQM. «Vous avez fait le pas qu’on voulait», a-t-il souligné.
Une citoyenne de Victoriaville, Louise Martel, comme elle l’a fait, lundi soir, à la séance du conseil municipal, a invité les maires de la MRC à participer, le 17 septembre à Drummondville, à une conférence au sujet des hydrocarbures. «Ce serait une bonne idée», a-t-elle lancé.
«À la suite de votre information, on en discutera et on verra», a répondu le préfet Lionel Fréchette.
Non au lait diafiltré!
À la suite d’une demande d’appui transmise par la Municipalité de Saint-Rémi-de-Tingwick, le Conseil de la MRC d’Arthabaska a résolu, mercredi soir, d’appuyer les intervenants de l’industrie laitière désireux de faire front commun afin de faire bouger le gouvernement fédéral au sujet de l’importation au Canada du lait diafiltré.
«Cela menace directement le système de gestion de l’offre par une concurrence déloyale. On fait traverser la frontière au produit sans imposer de tarif douanier parce qu’il n’est pas considéré comme du lait. Et il est acheté à coût moindre par les transformateurs plutôt que le lait canadien», a souligné Frédérick Michaud, directeur général de la MRC d’Arthabaska.
Les maires ont tenu à offrir un appui ferme aux fédérations de producteurs de lait dans leurs démarches pour convaincre le gouvernement Trudeau d’agir afin de protéger l’industrie laitière, une industrie fort importante dans la région.