Pris en otage par Hydro-Québec

Des entreprises n’entendent pas à rire ces jours-ci. Alors que les commandes abondent durant cette période de l’année, Hydro-Québec se prépare à interrompre le courant durant plusieurs heures.

«On comprend que des travaux doivent être faits, mais ils nous ont donné seulement huit jours d’avis», indique Danielle Tremblay, du Groupe DPI, de la rue Rocheleau, à Drummondville. Le 6 décembre, de 8 h à 16 h, des travailleurs d’Hydro-Québec remplaceront donc des transformateurs, des travaux qui vont entraîner une interruption de courant pour les adresses du 300 au 750 de la rue Rocheleau. Si le climat n’est pas propice aux travaux, il est possible que les techniciens d’Hydro-Québec doivent se déplacer un autre jour, ce qui, bien sûr, causerait un inconvénient supplémentaire à ces entreprises du parc industriel.

«Ce travail doit être fait. On comprend ça. Ce que je dénonce, c’est la façon cavalière d’Hydro-Québec de nous en informer. On a été avisés seulement huit jours à l’avance. Pourquoi ne réalisent-ils pas les travaux les week-ends? Le responsable à qui j’ai parlé chez Hydro-Québec m’a tout bonnement dit que ça fait partie des aléas de la vie et qu’il faut faire avec», ajoute Danielle Tremblay, contrôleur au Groupe DPI.

Pour cette entreprise, qui dessert aussi un bureau des ventes à Montréal, les pertes financières pourraient être majeures. Une douzaine d’employés ne pourront tout simplement pas travailler ce jour-là.

«Le lendemain, nous avons un gros client à gérer. Si un problème survenait, nous pourrions devoir faire des pieds et des mains pour nous ajuster», s’inquiète-t-elle.

Jean-Philippe L’Étoile, responsable des achats chez Ébénisterie Crystal, affirme lui aussi que le coup est difficile à prendre. «C’est certain que ça ne fait pas notre affaire. On va essayer de commercer notre journée à 4 h du matin avec les employés qui pourront y être et, peut-être, travailler en soirée. On évalue tout ce qu’on peut faire. On aurait aimé être avisé d’avance. Huit jours, c’est peu, mais il paraît que nous sommes chanceux, car habituellement Hydro-Québec donne un préavis de seulement cinq jours…», a-t-il lancé.

Pour NGA, entrepreneur général, la situation est toute aussi délicate. «Tout fonctionne à l’électricité ici. Le porte-parole d’Hydro-Québec pensait qu’on était des commerces alors qu’on est des entreprises… On va priver environ 300 travailleurs du parc industriel d’un salaire alors que nous, les chefs d’entreprise, on perd des sommes importantes dues à l’arrêt de nos activités. En groupe, on étudie la possibilité de payer Hydro-Québec pour que les travaux soient effectués la fin de semaine. Les conséquences seraient moins importantes pour nous. On est en attente d’une soumission», a informé Martin Joyal, contrôleur chez NGA.

Quant à David Benoît, directeur général chez Benoît & Dionne produits forestiers, il est actuellement à la recherche de mesures atténuantes.

«Il faut absolument être prêts; on va fonctionner autrement. On est dans un domaine extrêmement compétitif. Si le client ne peut pas nous joindre, il va appeler ailleurs. On pourrait perdre plusieurs milliers de dollars ce jour-là.»