Princeville : Raphaël Guérard veut rapprocher le politique du milieu agricole

Raphaël Guérard, candidat à la mairie de Princeville, propose de renforcer le comité consultatif agricole (CCA) de la MRC de L’Érable afin de travailler plus étroitement et fréquemment avec les acteurs régionaux du milieu agricole, notamment l’UPA de L’Érable. Il estime que la perte de terres cultivables, la viabilité et la productivité des fermes, la relève agricole ainsi que la valorisation des circuits courts figurent parmi les enjeux les plus préoccupants pour la MRC de L’Érable.

Dans les prochaines années, il estime qu’il faut rapprocher le revenu brut du revenu net pour assurer la viabilité des exploitations agricoles. “Or, à Princeville, on a plutôt haussé le taux agricole au niveau du résidentiel, sous prétexte de la forte croissance du marché résidentiel, sans toutefois considérer les effets de l’augmentation fulgurante de la valeur marchande des terres agricoles. Les terres sont des outils de production, déjà fragilisés par la perte de superficies trop souvent grugées par l’étalement urbain, ce qui contribue à la hausse considérable de leur valeur, réduit la compétitivité et complique l’accès à la terre. Si les prix des aliments augmentent significativement au Québec, c’est en partie en raison de ce réflexe”, a-t-il avancé.

Raphaël Guérard rappelle que les agriculteurs accumulent souvent leur sécurité financière, leur bas de laine, sous forme de capital foncier et d’actifs, plutôt qu’en salaires ou en fonds de pension, surtout pour les plus petits producteurs. Lorsqu’ils vendent leurs terres ou leurs actifs, ils sont assujettis à l’impôt sur les gains en capital, qui correspond à une charge fiscale importante.

“L’agriculteur moyen, il cotise beaucoup, il travaille énormément, mais il fait souvent partie de la majorité silencieuse. Or, ce n’est pas parce qu’il est silencieux qu’il n’en arrache pas. Et si la grogne grandit dans le milieu agricole, le politique doit assumer ses responsabilités, car il y a un sentiment grandissant que le contrat social s’effrite”, a-t-il défendu.

“Si on argue que les agriculteurs sont riches parce qu’ils possèdent du capital foncier et des actifs, puis qu’on les taxe toujours davantage, on est très loin de rendre ce métier attrayant pour la relève. Je comprends la préoccupation face à la taxation foncière croissante de l’agriculture. Non seulement je la comprends, mais je la partage. Il y a un dangereux réflexe des municipalités consistant à justifier des hausses de taxes pour l’agricole sous prétexte que les agriculteurs obtiennent un remboursement de taxes. Ce qu’il faut savoir c’est que ce remboursement de taxes, c’est le MAPAQ qui le paie. Donc, chaque fois qu’on augmente les taxes avec ce prétexte, on vient globalement réduire l’argent qu’on accorde à l’agriculture au Québec”, a-t-il expliqué.

À la Ville de Princeville et à la MRC de L’Érable, Raphaël Guérard estime qu’il faut revoir la fiscalité municipale pour diversifier les sources de revenus, afin de réduire la dépendance aux taxes foncières, et réduire les dépenses d’inefficacité. Une telle approche profiterait autant au résidentiel qu’à l’agricole. Enfin, selon lui, le CCA doit être un espace de dialogue pour alléger certaines normes, notamment celles sur l’abattage d’arbres en acériculture, et pour discuter de l’exclusion du contingent acéricole dans l’évaluation foncière des érablières. Il estime qu’une approche à l’échelle de la MRC est nécessaire pour trouver des solutions.

“Récemment, je proposais que le préfet de la MRC de L’Érable soit élu au suffrage universel. Une telle mesure permettrait de donner également une véritable voix politique à notre réalité rurale et agricole. La mise en place d’un CCA constitue une première étape essentielle pour rétablir le lien avec le milieu agricole. Mais au-delà de cette démarche, il faut se doter d’une vision d’ensemble claire pour l’ensemble du territoire et lui donner une voix politique pour porter ces enjeux aux paliers provincial et fédéral”, a-t-il conclu.