Possible de «dompter la maladie mentale», selon Yves Pratte

Affligé d’un trouble bipolaire, l’homme d’affaires sherbrookois Yves Pratte ose prendre la parole publiquement, secouant tabous et préjugés. Il parlera de son parcours et racontera comment il a «dompté» sa maladie, ayant appris à «cohabiter» avec elle.

Il sera à l’auditorium de l’École secondaire Le boisé de Victoriaville, le mercredi 5 octobre à 19 heures, invité par l’Association Le PAS (parents, amis soutien) souhaitant ainsi marquer la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales.

Sur le www.lepas.ca on peut visionner un reportage médical de la Fondation du CHUS réalisé en 2011, par lequel, M. Pratte sort de l’ombre et parle ouvertement de sa maladie. On la lui a diagnostiquée alors qu’il était dans la jeune vingtaine.

À l’Association, la directrice Nathalie Tremblay et l’intervenante Judith Laurendeau croient que ce témoignage de  l’homme d’affaires devrait attirer un public diversifié, autant des gens atteints d’une maladie mentale, que leurs proches et, particulièrement les employeurs… et les employés qui peuvent en être affligés ou travailler avec des gens ayant des troubles de santé mentale.

L’affiche de la conférence présente d’ailleurs le visage de M. Pratte sous lequel on peut lire «M’embaucheriez-vous?».

Les intervenantes de l’Association soutiennent que la maladie mentale demeure taboue, les employeurs étant hésitants à embaucher des gens ayant, par exemple, souffert de dépression. Quant aux employés ayant des problèmes de santé mentale, ils ont tendance à s’ostraciser eux-mêmes de crainte d’être victimes de discrimination, de commentaires irrespectueux.

Elles posent une grave question : «Et si vous aviez souffert de dépression, le confieriez-vous en entrevue de sélection à un potentiel employeur?»

Et pourtant, disent-elles encore, près de 50% des absences en milieu de travail sont liées à la maladie mentale, la dépression étant appelée à devenir la deuxième cause d’invalidité à travers le monde d’ici 2020, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «2020, c’est demain!», s’exclame Nathalie Tremblay.

Un diagnostic de maladie mentale est long à poser, la personne atteinte prenant du temps à consulter, Yves Pratte en témoignera. Nathalie Tremblay ajoute, par ailleurs, qu’on ne peut diagnostiquer une maladie mentale par une simple prise de sang ou une radiographie. «C’est pourquoi, en prestations d’invalidité, les dépenses administratives sont deux fois plus importantes que pour une autre maladie», mentionne la directrice de Le PAS.

La conférence de M. Pratte contribue à la mission de l’Association qui, depuis bientôt 25 ans (l’an prochain), informe, sensibilise, soutient les proches d’une personne atteinte. Là encore, au-delà de son hygiène de vie, de son adhésion aux plans de traitement, Yves Pratte racontera comment il s’est entouré d’un «comité aviseur», des proches à qui il a demandé de lui signaler les signes d’un soubresaut de son trouble bipolaire. Ses épisodes d’euphorie où il a des idées de grandeur pourraient lui faire commettre de graves erreurs.

On peut se procurer des billets pour la conférence au nouveau local de l’Association Le PAS (porte 110, de la Place communautaire Rita-Saint-Pierre) ou à la porte le soir de la conférence.

Pour des informations, du soutien, on communique avec l’organisme au numéro 819 751-2842.