Plusieurs vins à meilleurs prix à la SAQ
Pour tenter de combler l’écart avec des marchés comme l’Ontario, la Société des alcools du Québec (SAQ) réduira de 50 cents le prix de quelque 1600 vins vendus sur les tablettes de ses succursales à compter du 9 novembre.
Il s’agit d’un plan qui s’échelonnera sur trois ans et qui touchera le prix d’autres produits, a affirmé mercredi le président-directeur de la société d’État, Alain Brunet, qui se défend d’offrir de faibles réductions aux consommateurs.
«Le prix moyen d’une bouteille à la SAQ est d’environ 15 $, a-t-il souligné, au cours d’une entrevue téléphonique. Pour la même bouteille, l’écart moyen est souvent d’entre 1 et 2 $ avec l’Ontario. Ce que nous voulons dire, c’est que c’est le début de réductions.»
Pour l’instant, seuls les vins en approvisionnement continu — qui représentent environ 80 pour cent des volumes de vente de la SAQ — sont concernés par cette mesure.
M. Brunet a expliqué que la société d’État avait décidé de réviser sa structure de majoration des vins, un mécanisme qui lui permettait de couvrir ses frais et verser des dividendes au gouvernement québécois.
La SAQ privilégie une majoration des prix à taux dégressif, qui va de 131 pour cent pour une bouteille qui se vend 9,85 $ à 66 pour cent pour un vin dont le prix est de 120 $.
En comparaison, en Ontario, la LCBO applique une majoration linéaire de 71,5 pour cent, ce qui explique les écarts entre certains vins au Québec et en Ontario.
«Nous voulons rendre la formule plus linéaire», a dit M. Brunet, qui ne s’est pas avancé sur la nouvelle fourchette que la SAQ compte appliquer. Le but est de rendre les prix comparables avec les autres marchés.
Dans son rapport déposé en mai dernier, la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, avait montré la SAQ du doigt en concluant que les façons de faire de la société d’État faisaient en sorte qu’elle n’avait pas intérêt à négocier les meilleurs prix possible avec ses fournisseurs.
La structure de majoration figurait parmi les critiques de Mme Leclerc, ce qui, selon M. Brunet, a permis à la société d’État «d’accélérer certaines analyses».
Sans dévoiler le coût de ces réductions de prix, le dirigeant de la SAQ a expliqué qu’il était possible de les offrir en raison de la réduction des coûts, qui ont notamment provoqué des réductions d’effectifs.
Pour son exercice 2015-2016, la SAQ a versé un dividende de 1,07 milliard $ dans les coffres de l’État, soit 27 millions $ de plus que la cible gouvernementale.
«Nous nous sommes engagés sur le dividende pour l’exercice en cours et nous allons le livrer» a assuré M. Brunet, lorsque questionné à ce sujet.
La SAQ avait déjà annoncé des réductions de 15 pour cent du prix de ses «coolers» à base de spiritueux, vendus uniquement sur les tablettes de ses magasins. Ces baisses ne touchent pas les produits vendus en épiceries ainsi que les dépanneurs.
M. Brunet n’a pas voulu fournir de détails quant aux autres baisses de prix à venir. Les amateurs de spiritueux devront toutefois faire preuve de patience.
«De ce côté, les prix sont très bons dans le marché québécois», a dit le président-directeur de la SAQ.