Pipeline : le député Rayes défend sa position

La prise de position en faveur du pipeline dans l’Ouest canadien, exprimée par le député de Richmond-Arthabaska Alain Rayes à l’émission Les Coulisses du pouvoir à Radio-Canada, en a fait sourciller certains, d’autant qu’elle provient d’un défenseur du développement durable.

«Si certains se montrent surpris, c’est qu’ils n’ont pas écouté toute l’entrevue», a dit d’emblée le député Rayes au cours d’un entretien téléphonique.

L’affranchissement au pétrole ne peut se réaliser du jour au lendemain. «Au Canada, chaque jour, les Canadiens ont besoin de 2,5 millions de barils de pétrole pour fonctionner. Si on cessait le pétrole canadien demain matin, il faudrait utiliser le pétrole des autres pays», a-t-il noté.

Le représentant de Richmond-Arthabaska plaide pour la nécessité d’un changement de comportements et de favoriser les énergies renouvelables.

Un très long chemin reste à parcourir toutefois. Le député Rayes cite des chiffres d’une étude dont a fait mention Radio-Canada à l’effet qu’au Québec, en 2015, les achats de camions ont dépassé les ventes de voitures. «Les Québécois ont acheté un plus grand nombre de véhicules de gros calibre plutôt que des véhicules moins énergivores. Personnellement, je possède un véhicule hybride depuis six ans. Mais je fais partie de la minorité», a souligné l’élu tout en mentionnant que tous les citoyens ont des gestes à poser en matière de protection de l’environnement.

Alain Rayes évoque aussi des statistiques soutenant que l’utilisation du pétrole augmentera de 56% d’ici 2040. «Il revient donc au gouvernement d’imposer des conditions et des mesures pour s’assurer d’une sécurité en environnement et de trajets moins néfastes», a-t-il expliqué, ajoutant que le pipeline, bien que le risque zéro n’existe pas, constitue un moyen somme toute sécuritaire, contrairement au transport par camion ou par train, comme l’a démontré la tragédie de Lac-Mégantic.

Se libérer de la dépendance au pétrole représente, certes, un objectif fort louable. «Mais c’est irréaliste à court terme», a indiqué le député de Richmond-Arthabaska.

«Il faut travailler en ce sens, mais d’ici là, nous avons besoin de pétrole. On doit donc faire en sorte que tout se fasse de façon sécuritaire», a-t-il noté.

L’élection d’Éric Lefebvre

Alain Rayes accueille avec satisfaction l’élection, lundi soir, d’Éric Lefebvre de la Coalition avenir Québec comme député du comté d’Arthabaska. «La population a parlé d’une voix forte. J’en  suis très content. Je crois que ça va bien aller avec Éric, un gars fougueux, passionné pour la région. Ça fait longtemps qu’il s’implique et qu’il souhaite s’engager en politique», a-t-il indiqué.

Le député fédéral a voulu faire preuve de neutralité au cours de la campagne, reconnaissant tout de même que certains de son entourage ont travaillé à la campagne du nouvel élu, comme d’autres l’ont fait aussi pour d’autres candidats.

Alain Rayes a déjà écrit au nouveau député d’Arthabaska. «On doit s’asseoir ensemble avant les fêtes pour discuter des enjeux, du travail à faire», a-t-il confié.

Entretemps, à Ottawa, avant qu’il ne s’accorde une pause de deux semaines en famille durant le temps des fêtes, le député de Richmond-Arthabaska travaille sur différents dossiers, dont la réforme électorale, la légalisation de la marijuana, mais aussi la question des drones.

«Il s’en vendra beaucoup de ces appareils à Noël. On doit s’attarder à la réglementation, aux questions de sécurité en cette matière concernant notamment l’espace aérien et le terrorisme», a-t-il souligné.