Pertes de 700 000 $ en 2013
THETFORD MINES. Les dirigeants de Kéolis, à qui appartient Orléans Express, ont dévoilé jeudi (4 septembre) lors de l’audience tenue devant la Commission des Transports du Québec (CTQ) qu’elle aurait accumulé des pertes de 700 000 $ en 2013 en raison de la desserte entre Thetford Mines et Victoriaville.
Entre 2011 et 2013, c’est environ 1,5 million $ que la compagnie a perdu dans ce trajet. Toutefois, les chiffres présentés lors de l’audience tenue au Balmoral de Thetford Mines n’incluent pas les revenus liés au transport de colis. Selon le vice-président développement des affaires, marketing et communications de Kéolis, Marc-André Varin, les colis ne représentent que 10% des revenus de la compagnie, soit moins de 4 millions $.
«Les colis au Québec ne font pas l’objet de la réglementation de la CTQ. On ne maintiendra pas un transport par autobus seulement pour les colis, sinon on va prendre des camions. Aussi, c’est plus difficile à comptabiliser que les billets vendus aux particuliers», a soutenu M. Varin.
Le transport interurbain, à Thetford Mines comme ailleurs, n’attire pas les foules selon la compagnie. Les coûts élevés reliés à ce mode de déplacement et les moyens alternatifs comme le transport collectif offert par Allo-Stop et Amigo Express expliquent en grande partie la baisse d’achalandage au cours des années.
D’ailleurs, selon les données présentées à la CTQ, seul le tronçon Québec-Montréal express n’a pas connu de déficit en 2013 puisque sa popularité est plus grande que les autres trajets. «Ce que nous avons présenté aujourd’hui (jeudi), c’est que l’achalandage n’est vraiment pas là, particulièrement pour la desserte entre Thetford Mines et Victoriaville», a affirmé le vice-président.
Un service non rentable
Dans le cadre des audiences devant la CTQ, Kéolis doit justifier l’arrêt ou la réduction de services à travers le Québec, notamment à Thetford Mines et en Gaspésie. Les demandes de modifications de service d’Orléans Express visent à éliminer les déficits d’exploitation sur les routes visées. Elles font suite à une analyse de l’achalandage, des revenus et des dépenses d’exploitation de chaque voyage effectué. Ces demandes font partie intégrante du «plan de redressement» d’Orléans Express qui est dans une situation financière précaire.
«C’est sûr que c’est un service qu’on enlève aux gens. Ce qu’on dit c’est qu’avec la situation actuelle, alors que nous ne recevons aucune subvention pour nous aider, nous ne pouvons pas maintenir un service qui est non rentable», a précisé M. Varin. En effet, le transport interurbain par autobus n’est pas subventionné même s’il est régi par la CTQ.
Une alternative
Selon Kéolis, l’arrêt et la modification des services n’est pas la conclusion idéale, mais pour l’instant, c’est la seule qui soit possible pour eux en attendant que les parties prenantes s’organisent et mettent en place une nouvelle approche de transport collectif régional.
«Il y a des solutions qui existent, comme les organismes de transport collectif où les MRC se mettent ensemble et vont chercher du financement gouvernemental. Nous pourrions continuer à avoir des autocars à Thetford Mines, mais l’argent pour couvrir les kilomètres parcourus proviendrait de cet organisme», a expliqué M. Varin.
Pour la compagnie, une chose est sûre, le principe d’interfinancement ne tient plus; il faut revoir en profondeur les principes fondamentaux de l’industrie et de desserte du territoire.