«Pas si loin» le monde agricole du monde municipal
VICTORIAVILLE. Une soixantaine de personnes, des élus municipaux, des intervenants et des producteurs du monde agricole, se sont attablées pendant toute une journée afin de poser les assises du Plan de développement de la zone agricole (PDZA) dont la MRC d’Arthabaska veut se doter.
De cette journée, Luc Couture, directeur régional du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, en est sorti épaté par l’«état d’esprit» ayant animé les échanges.
On aurait pu s’attendre à ce qu’il y ait une certaine confrontation entre les gens du municipal et les gens de l’agriculture, soutient-il. Mais non, a-t-il observé. Les discussions ont plutôt pris la forme d’un «dialogue» où ces deux mondes réalisent que, finalement, ils ne sont pas si loin l’un de l’autre. «On a mis la table à des relations confiantes et respectueuses.»
Pendant toute la journée, autour de sept tables d’échanges, les participants avaient à établir un ordre de priorités parmi les propositions d’actions émanant de rencontres précédentes.
Chargée de ce projet à la MRC d’Arthabaska, Claudia Proulx rappelle que la MRC a lancé en février 2014 la démarche visant à de se doter d’un PDZA. Il a d’abord fallu rédiger le portrait de la zone agricole, établir un diagnostic, identifier les faiblesses. La sous-utilisation de certaines terres, le manque de relève, le difficile accès à la propriété constituent des enjeux.
Visant le dépôt d’un projet de plan au conseil des maires de la MRC à la fin de l’été ou au début de l’automne, la rencontre de consultation du 21 avril visait à prioriser les actions proposées par un groupe de travail.
La journée a été animée par des gens du Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du cégep de Victoriaville, notamment par son directeur Simon Dugré animateur d’une des tables et deux des chargées de projets, Sandrine Ducruc et Jun Wiao.
Elles ont proposé un mode original, le vote pondéré, afin que les actions retenues à chacune des différentes tables reflètent la tendance générale.
Cette façon de faire, le recours à la contribution du CISA et au dynamisme de ses jeunes a beaucoup plu à Luc Couture. Il a dit qu’on avait trouvé les moyens de rallier les forces vives du milieu afin de soutenir l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Et ces jeunes contribuent à renouveler le leadership, a-t-il ajouté.
Comme l’a souligné Yves Côté, de l’UPA, le PDZA n’est pas une finalité, au contraire. «Et ce sera justement le vrai défi que de mettre tout ça en actions», a renchéri M. Couture.
Au Centre-du-Québec, répond-il, la MRC de L’Érable est encore la seule pour l’instant à détenir son PDZA, qu’elle a confectionné sans subvention. Dans Nicolet, on est à y réfléchir, alors qu’à Bécancour, on s’apprête à «détabletter» le PDZA qu’on avait adopté. Tout est à faire du côté de Drummond.
Aménagiste à la MRC d’Arthabaska, Caroline Marchand s’est réjouie de la participation à la consultation publique…et de la pluie qui tombait ce jour-là. Moins d’agriculteurs auraient été présents s’il avait fait soleil.
Entrepreneuriat, innovation et valeur ajoutée
On veut développer l’identité agroalimentaire de la région, développer un agenda régional des activités agricoles et non agricoles et développer des outils d’orientation agrotouristique.
Soutien aux producteurs et à la relève
Les discussions ont dégagé des actions comme d’engager une ou des ressources affectées au secteur agroalimentaire incluant la mise en œuvre du PDZA; rechercher des moyens de procurer une main-d’œuvre à des conditions concurrentielles et créer un fonds d’investissement agroalimentaire.
Occupation dynamique du territoire et cohabitation harmonieuse
Les trois actions privilégiées sont d’abord de caractériser les lots sous-exploités, de créer un comité de suivi PDZA et de former une table de concertation.