Pacte fiscal : une ponction de 1 million $ pour Victoriaville

VICTORIAVILLE. Le maire de Victoriaville a été formel. Malgré la ponction de 1 million $ qu’effectue le gouvernement du Québec dans ses transferts à la Ville, les factures de taxes des contribuables ne seront pas augmentées l’an prochain.

Estimant que les contribuables sont déjà «surtaxés», le maire Alain Rayes a dit que la Ville absorberait la ponction en reportant, par exemple, certains projets non urgents. D’autant que les finances effervescentes de Victoriaville le lui permettent.

M. Rayes s’est aventuré encore plus loin en disant que Victoriaville voulait conserver cet objectif d’abaisser le taux de taxation à moins de 1 $ par cent dollars d’évaluation pour 2016; il est à 1,09 $ en 2014.

D’emblée, a-t-il déclaré, personne n’est heureux des coupes de 300 millions $ contenues à même ce pacte fiscal transitoire, soulignant d’ailleurs qu’il n’avait pas été signé, mais imposé par Québec. «C’est encore du pelletage dans la cour des municipalités.»

«Mais on est prêt à assumer cette coupe. Parce que, comme tout le monde, on doit faire son effort dans l’exercice financier du gouvernement pour assainir les finances publiques», a dit le maire.

Il soutient encore que, «philosophiquement» on ne peut, pour ce faire, tout garder tel quel, les structures, les frais de scolarité, les frais de garde, a-t-il donné comme exemples.

Il dit faire confiance au gouvernement qui s’est engagé, en 2015, à discuter des termes d’un nouveau pacte fiscal (pour janvier 2016) faisant officiellement des municipalités des «gouvernements de proximité». Ce concept provient du Livre blanc de l’Union des municipalités du Québec dont le maire de Victoriaville est vice-président.

Il s’attend à ce que si le gouvernement débarque des responsabilités dans la cour des municipalités, il finira aussi par leur confier des budgets.

La coupe de 1 million $ avec laquelle Victoriaville doit composer représente l’addition d’une série de compressions et de décisions du gouvernement du Québec. Comme une réduction sur le retour de la TVQ, une baisse des redevances pour la valorisation des matières résiduelles. La somme inclut aussi la réduction des subventions à ce qui est encore le Centre local de développement (CLD) dont les responsabilités seront confiées à la MRC. Concernant la disparition du CLD – mais pas de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région – la Ville de Victoriaville continuera d’accompagner et de soutenir les entrepreneurs de son territoire, a promis le maire.

Il dit que dans les prochains mois, il faudra brasser toutes les cartes à la suite de la disparition d’instances comme le CLD et la Conférence régionale des élus.

Il ne pousse pas les hauts cris à la suite de ces décisions de Québec, disant que le gouvernement souhaite concentrer les responsabilités entre les mains des élus, «lesquels sont directement redevables à la population», précise-t-il. Est-il normal qu’au CLD par exemple, Victoriaville ne dispose que d’un siège, alors que sa contribution budgétaire représente 66%?, se demande-t-il. Quant à la disparition de la CRÉ, le maire Rayes estime qu’elle ne mettra pas en péril la concertation régionale. «On pourra se doter d’une structure plus souple.

Plus un sou pour le Parc linéaire

Avant de mettre sous presse (jeudi après-midi), on n’a pu joindre le préfet Lionel Fréchette qui venait d’apprendre que le gouvernement du Québec faisait complètement disparaître ses subventions pour l’entretien du Parc linéaire des Bois-Francs, dont il est le président.

Plus tôt au cours de la semaine, M. Fréchette, également président de la CRÉ du Centre-du-Québec, s’indignait de la décision de Québec de «tasser les régions» du revers de la main, la CRÉ étant, selon lui, un outil de cohésion et de développement économique, social et culturel.