Optilab : la population ne verra aucune différence, selon le CIUSSS
Si le déploiement d’Optilab réduira le volume des activités du laboratoire de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska et des autres laboratoires associés, la population, elle, n’y verra aucune différence, affirme Gilles Hudon, directeur des services multidisciplinaires du Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). «Pour monsieur et madame Tout-le-monde, il n’y aura aucune perte de services.»
En entrevue au téléphone, il assure que la réorganisation des services, visant à concentrer, à Trois-Rivières, les opérations d’analyse de la majorité des prélèvements effectués sur tout le territoire de la région sociosanitaire constituera plutôt une «valeur ajoutée» pour la population.
«Ce qui est important, c’est qu’on maintient l’accessibilité de la population aux différents centres de prélèvements.»
Il ajoute que les laboratoires associés, comme celui de l’Hôtel-Dieu, continueront d’analyser tous les spécimens requérant des résultats immédiats commandés par les médecins pour des patients à l’urgence, aux soins intensifs, hospitalisés et pour lesquels ils ont des décisions cliniques à prendre.
Avec l’augmentation du volume d’analyses à effectuer, le coût des appareils, «on ne peut plus se permettre de maintenir tous les parcs».
M. Hudon ne saurait dire pour l’instant quel est exactement le volume d’analyses qui sortira, par exemple, du neuvième étage de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. «On peut s’attendre, en effet, à ce que ce soit plus de 60%.»
Quatre comités auxquels les cliniciens ont été invités à participer ont à déposer leur rapport pour déterminer quelles analyses seront rapatriées à Trois-Rivières, quelles autres seront conservées dans les laboratoires associés. Le CIUSSS attend leurs conclusions à la fin de novembre.
Aux craintes exprimées par les technologistes médicaux quant aux risques pour la sécurité et la qualité des spécimens qui seront transportés, M. Hudon rétorque «qu’on ne fait pas ça à l’aveugle».
Déjà, dit-il, 200 000 spécimens (des 8 millions annuellement) prennent la route annuellement dans la région sociosanitaire, ces prélèvements étant analysés à Trois-Rivières, d’autres dans des centres spécialisés au Québec, même en dehors de la province. «On va s’assurer que nos navettes de transport puissent nous garantir qualité et traçabilité des spécimens.»
Gilles Hudon ne partage pas les craintes des porte-parole des technologistes médicaux quant au sort des laboratoires associés, comme celui de l’Hôtel-Dieu.
Le projet Optilab se déploiera graduellement, précise-t-il, dans le respect du personnel et des conventions collectives. Les coupes appréhendées dans le personnel – on parle de l’équivalent d’une vingtaine de postes à temps complet – se feront «graduellement et parcimonieusement», à la faveur des retraites, de l’abolition de postes vacants, de la réduction des heures supplémentaires.
On ne sait pas encore de combien de technologistes supplémentaires on aura besoin à Trois-Rivières pour accueillir l’accroissement des prélèvements à examiner. M. Hudon ne sait pas non plus, à ce moment-ci, combien coûteront les appareils devant renouveler la chaîne analytique de l’établissement trifluvien, celle dont la date de «péremption» approche (juin 2018).
Cette réorganisation, «prescrite par le ministre Barrette» s’effectuera dans tout le Québec, créant 11 laboratoires serveurs. Dans la région Mauricie-Centre-du-Québec, les travaux préparatoires seraient plus avancés qu’ailleurs au Québec, puisque, explique encore Gilles Hudon, la configuration de la desserte correspond exactement au territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Il mentionne que des régions comme Laval, Lanaudière et Laurentides doivent se concerter pour disposer d’un serveur central pour les trois.
Travaillant depuis 18 ans dans la région sociosanitaire, M. Hudon dit que la pénurie de main-d’œuvre n’a jamais eu d’incidences négatives, n’a jamais provoqué de rupture de services dans les établissements.
Il croit que, dans la foulée de la création du CIUSSS le 1er avril 2015, le projet Optilab favorisera une plus grande mobilité de la main-d’œuvre et que les laboratoires n’auront aucune difficulté à recruter des technologistes intéressés à travailler soit au serveur trifluvien, soit dans un laboratoire associé.
Actuellement, note-t-il, les syndicats regroupant les employés du CIUSSS sont en pleine période de maraudage. Des 48 actuelles unités syndicales, leur nombre devra être réduit à quatre en avril 2017.
Ce n’est pas à M. Hudon qu’il convient de demander si les pressions répétées pour un moratoire sur le projet ont quelque effet sur la prescription du docteur Barrette. Au CIUSSS, on affirme que le projet Optilab est officiellement déployé depuis le 28 septembre.