«On veut amener la Fondation encore plus loin»
En près de trois ans, la fondation Pont vers l’autonomie a récolté un peu plus d’un demi-million de dollars et a remis dix bras robotisés d’assistance JACO. Son fondateur voit grand. Beaucoup plus grand.
Samuel Fleurent Beauchemin est un nom bien connu dans la région puisqu’il est l’homme derrière la fondation Pont vers l’autonomie, qui a été créé dans le but d’aider son frère. Celui-ci, Guillaume, était atteint de la dystrophie musculaire de Duchenne et il est décédé en 2014 à l’âge de 25 ans à la suite de complications pulmonaires causées par une pneumonie.
Dans une ère où les sollicitations se multiplient et que l’argent est difficile à dénicher, Samuel n’a pas l’intention de baisser les bras. Il veut continuer d’aider les personnes qui sont atteintes de maladies neuromusculaires, dégénératives et incurables. En réalité, il en existe plus de 160 types.
«Je ne pense jamais abandonner, car mon frère ne l’a jamais fait», a dit avec conviction l’homme de 26 ans. La Fondation me permet de garder mon frère en vie.»
Lorsqu’on lui demande s’il y a eu des moments plus difficiles que d’autres depuis qu’il a créé la Fondation en juin 2013, il reconnaît que les quelques mois après le décès de son frère ont été particulièrement éprouvants.
«C’était difficile émotionnellement, mais aussi pour recueillir de l’argent. Plusieurs personnes croyaient que je n’allais pas continuer et des partenaires financiers nous ont lâchés en plus de certains donateurs qui ont cessé de participer à la cause», se souvient-il.
Selon la Fondation, plus de 4000 jeunes entre 5 et 25 ans et 17 000 adultes entre 25 et 65 ans souffrent d’une incapacité grave de mobilité et d’agilité.
Une Fondation dont tout le monde parle
Aujourd’hui, la Fondation Pont vers l’autonomie continue de faire parler d’elle et son fondateur également. Récemment, Samuel a reçu le Prix jeunesse par excellence en philanthropie 18-35 ans.
Lors de la remise des prix, il a échangé quelques mots avec Jean Coutu, qui a reçu le Prix philanthrope par excellence pour la Fondation Marcelle et Jean Coutu.
Samuel reconnaît qu’il souhaiterait un jour que Jean Coutu puisse prendre part à l’aventure un Pont vers l’autonomie. Aider financièrement la recherche n’est pas non plus exclu des objectifs de la Fondation.
«On veut amener la Fondation toujours plus loin et on n’a pas encore atteint notre plein potentiel», a lancé celui qui a un certificat en administration et en gestion philanthropique.
Ses objectifs bien établis, il souhaite offrir 20 bras robotisés par année d’ici 2020 et aimerait pouvoir dire un jour qu’il en a remis 1000.
Une Fondation qui a su conquérir le cœur des gens
Lorsqu’on lui a demandé comment expliquer le succès de sa Fondation, Samuel a eu besoin de plusieurs secondes de réflexion.
«On est transparent et on voit où va l’argent : on achète un bras robotisé. Voilà tout. L’aide est importante pour toutes les causes, mais entendre parler d’une personne qui n’est pas capable de bouger amène les gens à se conscientiser. Ils réalisent que les bras robotisés peuvent changer leur vie et ont envie de les aider», a-t-il expliqué.
Craint-il le jour où l’argent sera moins au rendez-vous?
«En philanthropie, il y a un principe qui dit que si les gens ont donné une fois, c’est qu’ils avaient une bonne raison et que si tu as su te montrer reconnaissant, ils risquent de donner à nouveau», a-t-il conclu.