«On est encore là» pour soutenir le développement économique

VICTORIAVILLE. Fin d’année «particulière», a déclaré d’entrée de jeu, Johnny Izzi, président de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) alors qu’on octobre dernier, le gouvernement du Québec laissait filtrer son intention d’abolir les centres locaux de développement (CLD). «On l’a appris par les médias. Six mois plus tard, on est encore là», a dit M. Izzi, prédisant que le CLD y sera peut-être encore là pour le bilan de l’année 2015-2016.

Dans la MRC d’Arthabaska, le CLD fait partie intégrante de la Corpo économique. Et la loi devant abolir cet organisme n’a toujours pas été adoptée par Québec.

M. Izzi a souligné que malgré l’annonce «désorganisée» du gouvernement, les membres de l’équipe de la Corporation n’ont pas «sauté du bateau», restant engagés à soutenir les entreprises.

«On a été quand même là, envers et contre tous, à contre-marée, pour aider les entreprises en démarrage, en croissance, même celles en difficulté», a-t-il poursuivi.

Si, depuis cinq ans, le rapport annuel ne recense plus le nombre d’emplois perdus et créés, le directeur général René Thivierge a livré ses statistiques, révélant que les 386 entreprises répertoriées par la CDEVR faisaient travailler 11 544 personnes, un nombre qui se maintient depuis les dernières années.

Cette «stabilité» du nombre d’emplois constitue un indice sérieux et rassurant pour les promoteurs et investisseurs, a-t-il précisé. Et une bonne nouvelle en ces temps économiques plus difficiles.

Au net, et malgré les fermetures de Saputo, de Poudrier et Frères et de SM Pelletier (celle de Chalifour Canada apparaîtra dans le bilan de l’an prochain), une soixantaine d’emplois se seraient créés.

M. Thivierge a ajouté que les entreprises du territoire de la Corpo avaient investi un peu plus de 87 millions $. Et ce montant exclut les gros investissements de Sural (dont la production devrait commencer en juillet).

Ce bilan même positif, M. Izzi prédit qu’il fera l’objet de commentaires d’un petit noyau «de purs et durs négatifs».

118 entreprises soutenues

En 2014, la Corpo a offert de l’aide financière ou technique à 118 entreprises.

En argent, par les différents fonds qu’elle gère (économie sociale, jeunes promoteurs, fonds local d’investissement, ruralité, travailleurs autonomes), elle a injecté 1,3 million $ dans les projets des entreprises. Ce coup de pouce financier les a incitées à débourser 9,3 millions $.

Des premières, un concours, un Salon

Passant en revue le bilan annuel, M. Izzi a dit que par sa cellule d’une quinzaine de mentors la Corpo se démarquait. On devrait en parler davantage au cours des prochaines semaines alors que se prépare un fonds d’honneur pour les mentorés et un concours «Dans l’œil du mentor».

Le «développement durable» constitue aussi un fer de lance, la Corpo misant sur l’Écoparc industriel ainsi que sur la Démarche d2, une certification que détiennent cinq entreprises de l’extérieur de l’Écoparc. L’Écoparc n’est toujours occupé que par Planchers Hubert Blier, mais trois entreprises auraient manifesté leur intérêt à s’y implanter.

Une nouvelle aire industrielle (Fraisière Gagné) ouvre la première de ses trois sections. Trois offres d’achat ont été déposées, alors qu’une dizaine de terrains seront disponibles.

S’ouvrira aussi cet été l’incubateur industriel construit derrière le 747, boulevard Pierre-Roux où loge la Corpo.

Le président Izzi a parlé de «créativité». Elle se manifestera entre autres par un Salon de l’entrepreneuriat qui donnera tout à la fois aux entreprises l’occasion de se connaître entre elles que de recruter la main-d’œuvre dont elles ont besoin.

Johnny Izzi mise enfin sur le développement de ce qu’on appelle désormais le parc aéro-industriel avec ce gros chantier de près de 6 millions $ qui allongera la piste d’atterrissage. Depuis longtemps, il y voit l’occasion de développer de nouveaux marchés liés bien sûr au transport des passagers et des marchandises et même à la création d’entreprises liées à l’avionnerie, préfigurant la possibilité d’une usine de «démontage» de petits avions.