Moins de places pour se garer rue Notre-Dame : encore des inquiétudes
La décision de la Ville de Victoriaville de faire disparaître la trentaine de cases de stationnement du côté sud de la rue Notre-Dame entre Perreault et des Bois-Francs (du côté de l’église) suscite toujours de la grogne chez certains commerçants du centre-ville. Ils considèrent qu’en enlevant à leurs clients la possibilité de se garer devant leur commerce nuira à leurs affaires. «C’est un plus qu’on a et la Ville veut nous l’enlever!»
À l’occasion d’un déjeuner au Luxor, ces commerçants souhaitaient se faire entendre de la Ville et de la Société de développement commercial, ayant l’impression de n’avoir pas été écoutés par la première, pas représentés par la seconde.
Les gens de la SDC, dont le président Jean-Philippe Marchand et les conseillers municipaux Patrick Paulin et Marc Morin ont assisté à la rencontre.
Le conseiller Morin a été pris à partie par des commerçants qui lui ont rappelé qu’au terme d’une première rencontre, il s’était montré compréhensif à leur égard.
Marc Morin a répondu que depuis cette rencontre, il y avait eu beaucoup de réflexion et qu’encore lundi le conseil débattrait (en privé) de nouvelles solutions pour compenser la perte des cases du côté sud.
Il a rappelé que la Ville aurait pu décider que la rue Notre-Dame devienne piétonnière ou encore à sens unique. Mais elle n’a pas choisi cette voie, a-t-il souligné, ce qui aurait fait disparaître encore plus de cases sur rue.
Mais c’est surtout Annie Verreault, coordonnatrice aux commerces et services à la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), qui a répondu aux questions, présenté et défendu la vision de la Ville.
Un problème le stationnement?
La réunion d’une heure et demie s’est amorcée avec le point de vue des détracteurs qui soutiennent que le stationnement constitue un facteur «incitatif» et que de faire disparaître les cases situées à proximité des établissements, la Ville provoquera la fuite de la clientèle vers des commerces dotés de grands stationnements… gratuits.
Ce n’est pas parce que la Ville plante des arbres et installe des bancs – «combien de mois on pourra s’asseoir sur ces bancs?» – qui amènera plus de clients aux commerces, a-t-on fait valoir.
Et pourquoi, a-t-on aussi demandé, Mobilier NorSud et le Marché Notre-Dame se sont installés là où ils se trouvent actuellement, si ce n’est pour la possibilité d’offrir plus de places de stationnement?
Annie Verreault a répondu que dans ces deux cas, bien d’autres motifs que le stationnement avaient incité les propriétaires à s’installer là où ils se trouvent. Dans le cas de La Moulière, par exemple, elle a dit que malgré ses deux uniques cases de stationnement sur De Courval, le poissonnier avait réussi à faire de bonnes affaires. La qualité du service fait foi de tout, a-t-elle dit.
Le modèle de revitalisation de la Ville, a-t-elle poursuivi, a été conçu à la suite de consultations publiques auprès de divers acteurs et il a été dessiné selon les vœux exprimés par la population. Ce que la population souhaite, a-t-elle ajouté, c’est que le centre-ville devienne un milieu de vie, animé, attractif, plus vert et sécuritaire.
Elle est persuadée que le centre-ville tel qu’il sera entièrement reconfiguré à l’automne 2017 amènera plus d’achalandage et de clients aux commerçants. Déjà dit-elle, il ne reste presque plus de rez-de-chaussée à louer au centre-ville, le local vacant à côté de l’Hermite et l’ancien Med Pizza trouveront bientôt des occupants.
Elle a précisé qu’actuellement, le centre-ville disposait de 1117 places de stationnement et que même en en soustrayant une trentaine, «ce ne sera pas une problématique». Elle a reconnu qu’il est humain de chercher à se garer le plus près possible du commerce où on veut aller. «Mais vous valez plus que cinq minutes de marche.»
Des solutions
Mme Verreault a aussi admis qu’il fallait améliorer la signalisation, faire mieux connaître le stationnement Pierre-Laporte (derrière La Manne), inciter la clientèle du Carré 150 à se diriger vers le stationnement De Bigarré. Les soirs de spectacle, le stationnement Demers (derrière Brunet) est plein et un commerce comme Croc-en-bol qui vend de lourds sacs de moulée a du mal à accommoder sa clientèle.
Elle a aussi rappelé que la Ville faisait tout en sorte de conserver des cases de stationnement à l’église Saints-Martyrs alors qu’elle négocie avec un promoteur potentiel.
Et pour répondre à ces demandes de commerçants parlant des clients à mobilité réduite, la Ville devrait aménager des débarcadères permettant aux automobilistes de se garer une quinzaine de minutes.
Tous les commerçants de ce bout de la rue Notre-Dame ne sont pas en désaccord avec la reconfiguration projetée. Certains ont admis qu’ils avaient été frustrés et déçus lorsqu’ils ont pris connaissance du projet.
Même qu’ils soutiennent que la première phase de revitalisation de la rue Notre-Dame a déjà une influence positive sur leur établissement.