Malgré les coupes, Victo gèle tous ses taux de taxes

VICTORIAVILLE. Chose promise, chose due. Malgré les coupes d’environ 1 million $ consécutives au pacte fiscal transitoire, la Ville de Victoriaville gèle ses taux de taxes pour l’année 2015. «Parce que les citoyens sont surtaxés», a déclaré le maire Alain Rayes, parlant de ce salutaire «congé» que donne Victoriaville à ses contribuables.

En conférence de presse sous embargo lundi matin, le maire a passé en revue les faits saillants du budget 2015.

Si le ministre des Affaires municipales Pierre Moreau n’aura pas à sévir contre Victoriaville parce qu’elle a absorbé les coupes gouvernementales sans augmenter les taxes, le maire Rayes n’a pas reculé sur les propos qu’il tenait à son encontre la semaine dernière avec l’UMQ.

Le maire affirme encore que le ministre a manqué de «respect» à l’égard des municipalités et qu’il ne comprend toujours pas leurs responsabilités et compétences. Presque pour chacune des pages de sa présentation, le maire avait une observation à faire, disant par exemple que le ministre n’avait pas de leçon budgétaire à donner aux municipalités, que celles-ci étaient bien plus imputables à leurs citoyens qu’au ministre, le gros des revenus municipaux provenant de leurs taxes.

«Ce n’est pas le ministre Moreau, avec ses menaces, qui va venir nous faire peur à Victoriaville!», a-t-il ajouté, parlant de la «gymnastique» que la Ville a faite pour contrôler ses dépenses et absorber le manque à gagner dans les transferts alloués par Québec.

L’élargissement de l’assiette foncière (2 millions $ de plus) donne une plus grande marge de manœuvre à Victoriaville. Le maire persiste à espérer que le taux de taxe pourra passer sous la barre du 1 $ par cent dollars d’évaluation en 2016, alors qu’un nouveau rôle triennal sera déposé. «Encore faudra-t-il qu’on nous laisse de la manœuvre», a prévenu M. Rayes.

Gel des taux de taxes…

Le maire se dit fier de ce budget 2015, parce qu’il gèle les taxes foncières à 1,09 $ par cent dollars d’évaluation, contrôle l’augmentation de ses dépenses sous la barre des 3% (un budget de 70 millions $), stabilise son endettement à long terme (42,8 millions $ comparativement à 44,6 M $ en 2010) et investira un peu plus que l’an dernier, 18 691 900 $ dans ses immobilisations (17 M $ l’an dernier), dont 5 M $ en travaux de pavage et de réfection sur 20,4 kilomètres de ses artères.

Pour absorber les réductions de transfert «tombées» il y a un mois, la Ville a ralenti la cadence des travaux qu’elle prévoyait dans ses parcs, a réduit à quatre le nombre de nouveaux employés municipaux («on en souhaitait entre 6 et 10», a-t-il précisé) pour travailler sur le «terrain».

La Ville injecte aussi dans son budget 2015 une grande portion des surplus de l’exercice 2014, estimés à 1,3 million $.

Une situation enviable

À la question qui lui est fréquemment posée «paie-t-on trop de taxes à Victoriaville?», le maire réplique par un tableau montrant que pour la cohorte des 35 municipalités comptant entre 25 000 et 99 000 habitants, Victoriaville se situe toujours sous la moyenne.

Selon les données de 2014, la charge moyenne du contribuable victoriavillois s’établissait à 2503 $ comparativement à 2675 $. Même en incluant tout ce qui compose la dette de Victoriaville (le déficit de la caisse de retraite, l’emprunt pour le centre de tri et le lieu d’enfouissement sanitaire, etc.), les 71,3 millions $ pèsent moins lourd sur les épaules du citoyen victoriavillois (1606 $ par personne) qu’en moyenne pour les habitants de villes comparables (2486 $).

Pour l’évaluation moyenne de ses propriétés, 155 166 $, Victoriaville figure presque au dernier rang, ce qui constitue à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Une bonne si l’on considère que les Victoriavillois ont ainsi un accès plus facile à la propriété, a indiqué le directeur général, Martin Lessard.

Enfin, l’appareil municipal victoriavillois coûterait moins cher au contribuable d’ici, 1606 $ par habitant en 2013, 161 $ de moins qu’en moyenne dans les autres municipalités de sa taille.

Des immobilisations

À la liste de ses immobilisations de près de 19 millions $, la Ville en consacrera au moins 5 à entreprendre le dernier «blitz» de réfection de ses grandes artères, a annoncé le maire, évoquant des tronçons des rues Carignan, Girouard, Notre-Dame Ouest, Laurier et du boulevard Jutras Est et Ouest.

Dans les parcs, même si elle a freiné ses ardeurs, elle aménagera une nouvelle aire de jeux à Terre-des-Jeunes, procédera à une mise à niveau des parcs Vaudreuil et Maurice, entreprendra l’implantation d’un nouveau parc au Domaine Colonial, procédera à la réfection du skatepark, du pavillon de la piscine du parc Amitié et du terrain de balle Bois-Francs 2.

Au www.vic.to/budget, on trouvera tous les détails du budget de Victoriaville pour 2015 ainsi que la liste de tous les investissements qu’elle entend faire sur son territoire.

Des investissements

La Ville ajoute 1 million $ à son enveloppe en contenant déjà 2 M $ pour des projets de revitalisation de son centre-ville en 2016.

Il en coûtera un peu plus de 1,1 million $ pour acquérir un nouveau camion-échelle.

La Ville investira 1,4 M $ pour agrandir ses aires industrielles dans le voisinage de la nouvelle usine Sural et dans ce qui était la Fraisière Gagné.

Le stade de baseball sera doté, en 2015, d’un comptoir de billetterie et de gradins fixes, un investissement de 100 000 $.

L’agrandissement de la piste de l’aéroport figure toujours à la liste de la Ville. Questionné à ce sujet, le ministre Lebel dit que le dossier «avance».