L’itinérance, une réalité même à Victoriaville

À sa 27e édition le 21 octobre prochain, la Nuit des sans-abri, organisée par l’Auberge du cœur Maison Raymond Roy, la Ville de Victoriaville, Répit Jeunesse et le Cégep, demeure une activité de sensibilisation incontournable. «Elle a toujours une grande utilité pour mettre sur la table une réalité qu’on préfère parfois ne pas voir», souligne le maire de Victoriaville, André Bellavance.

Malgré le milieu choyé dans lequel on vit, l’itinérance y trouve tout de même une place, observe le maire. «Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Certaines personnes vivent de la solitude et des difficultés. Nous n’en sommes pas exempts», souligne le maire Bellavance pour qui la Nuit des sans-abri constitue «une sensibilisation essentielle» avec des témoignages percutants.

«L’objectif, avec la Nuit des sans-abri, est de rejoindre la population, de montrer aux citoyens que les besoins existent, que des jeunes éprouvent des difficultés», renchérit Émilie Fournier Gamache, nouvelle directrice de la Maison Raymond-Roy depuis la fin mai.

Cette année, la Nuit des sans-abri, tenue dans une trentaine de villes du Québec, a pour thème «L’itinérance pas dans ma cour ? – Réflexion pour l’inclusion sociale.

Si l’itinérance demeure difficile à quantifier, les intervenants au Québec s’entendent pour dire que la réalité va en augmentant en plus de se complexifier. «À Victoriaville, on observe une itinérance situationnelle. Des jeunes principalement vivent des difficultés, perdent leur logement et se retrouvent à la rue quelques jours, quelques semaines», fait remarquer Yann-Érick Proulx, travailleur de rue à Répit Jeunesse.

Mais, prévient-il, on retrouve de plus en plus au Québec une itinérance chronique qui perdure dans le temps. «Le phénomène augmente globalement partout au Québec», note-t-il tout en faisant valoir l’importance de la principale revendication cette année à la Nuit des sans-abri, l’ouverture.

«Nous demandons à la population de faire preuve d’une nouvelle ouverture face à cette nouvelle réalité. L’itinérance chronique, on connaît moins ça, ici. C’est peut-être plus dérangeant. Mais nous invitons les citoyens à faire preuve de plus de tolérance et à moins stigmatiser cette réalité. Devant ces personnes vivant l’exclusion, nous devons miser sur l’inclusion», affirme le travailleur de rue.

La programmation

Le site de la Nuit des sans-abri, le stationnement de la rue Saint-Louis, ouvrira à 18 h.

Une marche d’une demi-heure, dès 18 h 30, donnera le coup d’envoi de cette 27e édition.

Des élèves en techniques d’éducation spécialisée du Cégep, des représentants de Répit Jeunesse et de la Maison Raymond Roy animeront le site. «Ça promet d’être très coloré sur le site», mentionne Danny Baril, intervenant à la Maison Raymond Roy.

Vers 19 h, deux élus, le maire André Bellavance et le député de Richmond-Arthabaska, Alain Rayes, prendront la parole pour répondre chacun à deux questions.

Près d’une dizaine d’intervenants d’organismes communautaires en lien avec l’itinérance s’adresseront ensuite aux participants. «Par la suite, la partie plus festive donnera lieu à de la musique, des chansons et des témoignages», précise Danny Baril.

Soupe populaire, café et chocolat chaud seront aussi servis gratuitement au cours de la soirée.

Les échanges et discussions autour du feu se poursuivront cette année jusqu’à 1 h, et non plus jusqu’au petit matin. «À moins qu’on en décide autrement sur place selon le nombre de participants et qu’il y ait consensus pour continuer», indique Danny Baril.

La Maison Raymond Roy

L’Auberge du cœur Maison Raymond Roy a 20 ans cette année. Elle compte neuf places pour héberger des jeunes en difficultés âgés de 18 à  30 ans.

«Cet été, on a enregistré un taux d’occupation de 100%», révèle la directrice Émilie Fournier Gamache.

Pour mener à bien sa mission, la Maison Raymond Roy compte trois intervenants individuels, un intervenant et demi au poste d’hébergement, deux travailleurs de nuit, un agent de bureau et un coordonnateur, poste qu’assumera sous peu la directrice.