Liberté académique : « le gros bon sens » au Cégep de Victo

La liberté académique ne pose pas problème à ce jour au Cégep de Victoriaville, contrairement à ce qui peut se passer dans certains établissements. Le Journal de Montréal rapportait récemment que des cégépiens s’opposaient à certaines œuvres, comme le roman Le vent en parle encore de Michel Jean, portant sur les pensionnats autochtones.

La question a été posée par un administrateur lors de la séance du conseil d’administration du Cégep de Victoriaville, question à laquelle a répondu la directrice des études, Chantal Dufresne. « En matière de liberté académique, certains cégeps l’encadreront avec une politique institutionnelle. D’autres se sont dotés d’un énoncé institutionnel pour baliser le tout. Mais pour la grande majorité des cégeps dont on fait partie, on utilise le gros bon sens et les échanges », a-t-elle indiqué.

Certains étudiants ont déjà rencontré la directrice des études pour la questionner sur certaines choses ou pour exprimer un malaise avec un sujet pouvant être abordé. « Nous regardons toujours l’intention pédagogique de l’enseignant. Il m’est arrivé de rencontrer un professeur pour bien comprendre l’intention pédagogique et voir si le moyen utilisé était justifié. Ça répond bien jusqu’ici », a-t-elle assuré.

Les enseignants en mesure de démontrer une utilisation judicieuse obtiennent le soutien de la direction, a précisé Mme Dufresne.

Même son de cloche du côté du directeur général Denis Deschamps. « Le département de philosophie a justement abordé la question récemment. Si l’intention pédagogique est bien argumentée, bien présentée par l’enseignant ou le département, on est bien à l’aise avec ça, tant du côté de la direction des études que de la direction générale. »

Le Cégep de Victoriaville n’a jusqu’à maintenant vécu aucune situation problématique. « Si cela devait arriver, on a pour l’instant les outils nécessaires. L’avenir saura nous le dire », a souligné Denis Deschamps.

Pas d’expulsion d’élèves

La question de l’expulsion d’étudiants par l’Université du Québec à Chicoutimi faute de paiement des droits de scolarité a trouvé écho au conseil d’administration du Cégep de Victo.

« On n’a jamais vécu une telle situation, ici », a répondu Chantal Dufresne à la question d’un membre du CA.

« On a tenté de se prémunir et de protéger les étudiants contre une situation comme celle-là », a ajouté la directrice des études.

Le Cégep, a-t-elle rappelé, a une entente de réciprocité avec la France. Pour les étudiants internationaux qui ne sont pas Français, le Cégep exige, depuis deux ans, le dépôt d’une somme de 8000 $. « On évalue ainsi la capacité financière des étudiants. Le dépôt vient nous assurer en partie qu’ils ont la capacité financière d’assumer les frais », a fait savoir Chantal Dufresne.

Oui, dans le passé, des étudiants ont éprouvé certaines difficultés qui ont mené à des ententes de paiement. « Mais on n’en est jamais arrivé à des situations comme on a pu voir dans l’actualité », a-t-elle conclu.