« Les professionnelles en soins refusent d’être les cobayes de la mobilité tant souhaitée par le ministre de la Santé »
Un an après avoir vu leurs conditions de travail être unilatéralement modifiées par leur employeur, les professionnelles en soins subissent une nouvelle vague de mesures néfastes.
« L’employeur y va de sa plus grande créativité afin de contraindre les professionnelles en soins à davantage de flexibilité, et ce, au détriment de leur expertise. C’est un non-sens. Ça fait un an que les professionnelles en soins dénoncent ces changements et leurs conséquences et malgré tout, l’employeur persiste et signe dans la même voie avec une nouvelle série de mesures qui seront catastrophiques pour les professionnelles en soins, mais également pour les patients de la région. Les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes refusent de continuer à être les cobayes de la mobilité tant souhaitée par le ministre de la Santé, Christian Dubé », de déclarer Patricia Mailhot, présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ).
La mobilisation se poursuivra
Devant la sourde oreille de l’employeur à l’endroit des revendications des professionnelles en soins, la mobilisation se poursuivra. « Les membres ne vont pas baisser les bras. Elles vont continuer à dénoncer sur toutes les tribunes que l’employeur a toujours la même vision tunnel dans sa gestion des soins et des services en Mauricie et Centre-du-Québec. Jamais les professionnelles en soins et les patients ne sont au coeur de ses motivations et de ses décisions. Pouvoir boucher un trou ici et là en remplissant des tableaux Excel, voilà comment l’employeur gère le CIUSSS. C’était inacceptable il y a un an et cela l’est toujours tout autant aujourd’hui », de poursuivre la porte-parole.
Rappelons que toute cette mobilisation des professionnelles en soins a pris vie il y a un an quand l’employeur du CIUSSS MCQ a modifié leurs conditions de travail sans tenir compte de leur expertise et de leurs compétences en les déplaçant dans des secteurs d’activités où elles n’ont soit jamais travaillé ou soit pas mis les pieds depuis des années. « Cette lutte que nous pensions régionale, eh bien on l’a vu se transporter à l’ensemble du Québec. C’est exactement ce que le gouvernement cherche à obtenir dans le cadre de la négociation nationale. Du déplacement obligatoire sans égard à la formation et à l’expertise des professionnelles en soins. Ce n’est pas comme cela que l’on va attirer et retenir des professionnelles en soins dans le réseau, au contraire. Depuis un an, ce sont des centaines de professionnelles en soins qui ont démissionné dans la région. Et malgré cela, le gouvernement veut appliquer la même recette dans tous les établissements du Québec? Les conditions de travail doivent s’améliorer, pas se dégrader. Par ailleurs, ça prend la bonne professionnelle en soins à la bonne place et dans de meilleures conditions de travail. Ça s’appelle le gros bon sens et c’est exactement ce que les professionnelles en soins ici, comme ailleurs, demandent. Les conditions de travail et les conditions de soins sont intimement liées et c’est le message que nous continuerons à marteler jour après jour », de conclure Mme Mailhot.
Afin de souligner le triste anniversaire du début des mesures de leur employeur, des représentantes du FIQ-SPSMCQ ont symboliquement déposé sur le perron du siège social une représentation d’un hôpital du CIUSSS MCQ où l’on pouvait lire « Laboratoire CIUSSS MCQ », signifiant ainsi le dégoût des professionnelles en soins d’être les cobayes de la vision néfaste de leur employeur et du ministre de la Santé Christian Dubé.
À propos du FIQ-SPSMCQ
Le FIQ-SPSMCQ représente plus de 5600 professionnelles en soins infirmiers, soit les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes oeuvrant sur le territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Il est affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ laquelle représente plus de 80 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, soit la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques oeuvrant dans les établissements publics québécois.