Les infirmières et paramédics collaborent pour mieux répondre aux besoins 

Un nouveau projet visant à optimiser l’utilisation pertinente des services préhospitaliers d’urgence sera déployé dès aujourd’hui en Mauricie et au Centre-du-Québec. 

La coévaluation permet aux paramédics de collaborer avec une équipe dédiée d’infirmières afin de procéder à une évaluation conjointe lors d’un transport ambulancier non urgent. Elle permet d’offrir l’intervention appropriée à l’usager, de valider le besoin de transport ambulancier et d’offrir un transport alternatif lorsque requis. 

Mettre à profit l’expérience de chacun

Lors d’une demande de transport ambulancier, les paramédics font une appréciation clinique de l’état de l’usager à leur arrivée sur les lieux. Grâce à la coévaluation, ils peuvent contacter une infirmière par téléphone lorsqu’ils constatent que la condition de l’usager ne nécessite pas de soins urgents. Ils peuvent prendre les signes vitaux et valider la présence de certains symptômes afin de soutenir l’évaluation de l’infirmière à distance.

Celle-ci déterminera le besoin, l’intervention nécessaire, si un transport est requis et quel moyen de transport est approprié. « La coévaluation permet de tirer parti des compétences à la fois des infirmières et des paramédics afin de mieux cerner les besoins des usagers et de leur offrir le service le mieux adapté à leur situation », mentionne le Dr François Parent, directeur médical régional des services préhospitaliers d’urgence au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).

Le projet de coévaluation est lancé aujourd’hui sur le territoire d’Arthabaska-et-de-L’Érable et sera progressivement déployé dans toute la région. Il renforce la collaboration au sein de la chaîne des services préhospitaliers d’urgence. « Au-delà du transport, notre priorité commune reste une réponse adéquate aux besoins de la population. Cette collaboration permet de se concentrer sur l’usager, au-delà de nos rôles respectifs. Urgence Bois-Francs est très fier de participer à des initiatives qui contribuent concrètement au bien-être et à la sécurité des membres de sa communauté », ajoute Philip Girouard, président et porte-parole d’Urgence Bois-Francs.

Un outil supplémentaire pour renforcer la mission préhospitalière

Les services ambulanciers ont pour mission de réduire la mortalité et les complications dues aux urgences médicales nécessitant une intervention rapide. Plusieurs mesures sont mises en place afin d’assurer la disponibilité des ressources ambulancières pour ceux qui en ont réellement besoin. Cependant, les transports non urgents représentent près de 20% des 50 000 transports annuels dans la région.

La coévaluation représente la deuxième phase de la paramédecine de régulation, après l’implémentation du triage secondaire en janvier 2024. Rappelons que le triage secondaire permet de rediriger les appels non urgents vers une équipe dédiée d’infirmières qui effectuent une évaluation approfondie de la situation, orientent vers le professionnel approprié et assistent l’usager dans la prise de rendez-vous, si nécessaire. « Depuis janvier 2024, plus de 1800 appels non urgents ont ainsi pu être redirigés vers l’équipe de la paramédecine de régulation, dont plus de 500 ont pu éviter un transport. Avec la coévaluation, nous pouvons aussi agir lorsqu’une situation non urgente se présente à l’arrivée des paramédics. C’est un outil supplémentaire pour mieux répondre aux besoins de la population », mentionne Marie Lamothe, directrice adjointe de l’accessibilité à la première ligne et des programmes GMF et maladies chroniques au CIUSSS MCQ.