Les cégépiens de Victo votent pour la grève

ÉDUCATION. À l’issue d’une assemblée générale extraordinaire d’une durée d’à peine 45 minutes, les étudiants et étudiantes du cégep de Victoriaville ont approuvé majoritairement la proposition de leur association étudiante de recourir à la grève les jours prévus par le Front commun de la fonction publique.

Quelque 150 cégépiens ont participé à l’assemblée, convenant d’un vote à main levée pour se prononcer. Près des deux tiers des participants ont accepté la grève. «La proposition a été adoptée à 65,66%», a précisé Jacques-Alain Houle, nouveau président de l’Association des étudiantes et étudiants du Cégep de Victoriaville depuis le 25 novembre.

Heureux de la tournure des événements, le jeune homme estime que les étudiants du cégep de Victoriaville envoient ainsi un message clair. «Nous sommes très satisfaits. Les étudiants se rendent compte qu’il y a un problème. Les coupures en éducations ne passent pas. C’est le message qui est envoyé. Ce ne sont pas juste les profs qui souffrent, mais aussi le personnel de soutien et toute la communauté collégiale», a commenté le président de l’AGEECV.

En principe, les cégépiens victoriavillois pourraient débrayer à trois occasions, dont le mercredi 9 décembre.

Et si d’ici là, un règlement du dossier survenait? «S’il y a entente satisfaisante pour tous, la grève tombe. Nous serions bien contents du fait que le message a passé. Le but est que ça se règle», a précisé Jacques-Alain Houle.

Courte assemblée

Tout s’est déroulé rondement lors de l’assemblée générale extraordinaire.

Trente minutes avaient été réservées pour la plénière. Finalement, la dizaine d’interventions des participants ont duré une vingtaine de minutes.

D’entrée de jeu, le président Houle a expliqué le but de l’assemblée. «Nous sommes réunis pour appuyer les enseignants et pour dénoncer les coupures partout en éducation, des coupures dans trois équipes sportives, dans les services spécialisés, dans l’aide pour les élèves en difficulté», a-t-il souligné.

Il s’agit d’un mouvement social, d’un mouvement d’appui. «Pour dire au gouvernement que nous ne sommes pas contents, qu’on ne veut pas que ça se passe ainsi.»

Prenant la parole au micro, plusieurs étudiants ont justifié le recours à la grève. «Il faut s’opposer aux coupures du gouvernement dans les programmes sociaux, en santé, en éducation. Les services sociaux au Québec ont permis de nous épanouir. On a plus à gagner avec la grève qu’en laissant agir le gouvernement», a exprimé un étudiant.

Un autre a qualifié de non-sens l’offre salariale proposée par le gouvernement qui représente une diminution de 7% du pouvoir d’achat chez les travailleurs.

Une étudiante, pour sa part, a dit laisser parler son cœur. «Nous devons dire oui à la grève pour supporter les profs et le personnel de soutien qui agissent, non pas de façon égoïste, mais pour défendre l’éducation. Ils le font pour nous», a-t-elle soutenu.

Un autre cégépien, lui, a utilisé une image pour illustrer l’attaque dont fait l’objet l’éducation. «Si on brûlait tous les livres de la bibliothèque, cela constituerait une attaque réelle à l’éducation. Mais le gouvernement, lui, y va d’une attaque plus subtile qui amène des conséquences», a-t-il noté.

Enfin, un étudiant a voulu susciter une réflexion chez les jeunes, sur le genre d’État qu’ils privilégient. «Si vous souhaitez un État pouvant utiliser une loi spéciale pour bloquer les idées contradictoires, dites non à la grève, a-t-il signalé. Mais il est préférable de voter en faveur si vous désirez un État perméable aux idées et au raisonnement.»