Les CDC du Centre-du-Québec et de la Mauricie s’unissent pour la solidarité

Les CDC du Centre-du-Québec et de la Mauricie étaient réunies, en cette Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, pour lancer un appel à la solidarité au 99 % de la population qui subit les résultats des compressions et des transformations de l’État.

Afin de renforcer ce besoin de solidarité, elles ont dénoncé les mesures d’austérité et ses effets néfastes sur les citoyennes, les citoyens, les organismes communautaires et les entreprises d’économie sociale de leur territoire respectif.

Ensemble, ces CDC regroupent des centaines d’organismes offrant services et soutien à des milliers de personnes de tout âge et issues de toutes les classes sociales.

Il est essentiel de souligner que le milieu communautaire est le résultat de la prise en charge par les gens de leur avenir et, de ce fait, qu’il a contribué à l’évolution de la société en concrétisant le «vivre ensemble». Les services offerts par le communautaire sont complémentaires aux services publics. Son autonomie est garante d’une réponse adéquate aux besoins de chacune des communautés.

Depuis à peine un an, l’État a provoqué le mutisme de la société civile par l’abolition d’organisations et de nombreux lieux de concertation où les citoyennes et les citoyens avaient droit de parole et d’influence. La voix d’une importante partie de l’Assemblée nationale est de plus en plus bâillonnée et celle du peuple est aujourd’hui presque éteinte avec la disparition des CRÉ, CLD, CSSS, Forum jeunesse,

Solidarité rurale, etc. Enfin, des gens de partout, hantés par les images qu’on leur présente des mobilisations dans les grands centres, se réduisent eux-mêmes au silence en craignant de participer à toute démarche contre l’austérité.

Nous assistons, estomaqués, à une concentration de pouvoir autour d’un État qui se veut seul décideur. Son crédo idéologique et politique se résume à quelques expressions passées sous silence pendant la campagne électorale; austérité, efforts, rigueur, sacrifices, dettes, prochaines générations, bon père de famille, etc. Nous refusons cette vision de l’avenir, l’austérité et ses dérivés. Nous refusons la privatisation de l’État.

Le saccage du filet social québécois porte déjà le fruit de la détresse. À titre d’exemple, il est clair que dans nos territoires, l’insécurité alimentaire laisse des traces criantes. La baisse et le gel des revenus, la hausse des tarifs et l’augmentation du panier d’épicerie se traduisent par une demande accrue auprès des comptoirs alimentaires et des tablées populaires. Les organismes œuvrant en sécurité alimentaire, déjà sous-financés, sont anxieux et incertains quant aux lendemains. Il en va de même pour les organismes des secteurs de l’éducation, l’environnement, la santé, la culture, le développement économique et social, pour les groupes de femmes, etc. Impossible d’imaginer aujourd’hui les résultats du flou qui les entoure.

Depuis 50 ans, le Québec a valorisé la démocratie, la justice sociale, a choisi l’équité, le bien commun; c’est le chemin que nous voulons reprendre. L’État ne doit pas voir le financement des organismes communautaires qui travaillent en prévention et en promotion sous la colonne des dépenses, mais sous celle des investissements, car ce secteur génère à court, moyen et long terme des économies substantielles pour le trésor public. Il doit augmenter la colonne des revenus par la création de la richesse et la taxation de cette richesse, mais pas en volant les plus démunies. L’État doit s’approprier et appliquer les 18 solutions fiscales proposées par la Coalition main rouge dans son document «10 milliards de solutions». Quant au 99% de la population dont nous faisons partie, il est temps de reprendre notre droit de parole et de l’exprimer en toute sécurité, parce que nous avons les moyens de faire autrement!