Legault se demande si la soeur de Sylvie Roy est payée par le PLQ

Le chef caquiste François Legault s’est interrogé, mardi, sur la possibilité que la soeur de l’ex-députée Sylvie Roy ait été payée par les libéraux pour lui écrire une lettre de critiques.

Nathalie Roy, soeur de la députée décédée l’été dernier, a publié mardi une lettre accusant M. Legault d’utiliser le souvenir de sa soeur dans sa campagne pour remporter la circonscription d’Arthabaska qu’elle représentait.

Sylvie Roy avait claqué la porte du caucus caquiste, en août 2015, afin de siéger comme députée indépendante à l’Assemblée nationale.

Dans sa lettre, Nathalie Roy a accusé M. Legault d’instrumentaliser sa soeur afin de faire fructifier son capital politique d’ici l’élection complémentaire, prévue le 5 décembre.

«Vous êtes tellement conscient des dommages que vous avez faits que, lors de ses funérailles, vous avez vérifié à deux reprises quelle sorte d’accueil vous auriez, a-t-elle écrit dans La Presse. Maintenant qu’elle n’est plus, vous l’utilisez en campagne électorale, c’est lamentable.»

Lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, mardi, M. Legault a répété qu’il soupçonne les libéraux d’utiliser de l’argent pour obtenir des appuis dans Arthabaska.

Au début du mois, M. Legault avait laissé entendre que le Parti libéral attirait des caquistes avec de l’argent, après l’annonce que deux employés de Mme Roy étaient passés dans le camp adverse.

Questionné sur la possibilité que la soeur de Mme Roy, qui a déjà exprimé son appui au candidat libéral d’Arthabaska, soit dans le même cas, M. Legault a ouvert la porte.

«Il faut leur poser la question : Combien sont payées toutes ces personnes-là? Ils ont beaucoup d’argent à leur compte de banque, hein? Les libéraux ont 5 millions $ à leur compte de banque», a-t-il dit.

Un attaché de presse caquiste, Samuel Poulin, a ensuite affirmé aux journalistes que l’affirmation de M. Legault ne visait pas Nathalie Roy.

Durant le point de presse, M. Legault n’a pas voulu dire s’il juge que la soeur de Mme Roy a été utilisée à des fins partisanes par les libéraux.

«Je trouve ça triste, c’est tout, a-t-il dit. Je ne veux pas faire de commentaire.»

Lors du dernier congrès de la Coalition avenir Québec (CAQ) à Drummondville, il y a dix jours, les militants ont rendu hommage à Mme Roy, a rappelé M. Legault.

«Ça a été une députée de la CAQ appréciée, donc c’était tout à fait normal», a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Legault a également reproché aux libéraux d’utiliser les mêmes tactiques qu’ils reprochent à son candidat à l’élection complémentaire dans Saint-Jérôme, qui a omis dans son curriculum vitae de mentionner qu’il a travaillé dans une entreprise perquisitionnée par l’Unité permanente anticorruption.

M. Legault a expliqué que son candidat, Bruno Laroche, n’a jamais été mis au courant «de cette possible fraude dans une filiale de l’entreprise où il travaillait».

«Allez voir le cv de Jean-Marc Fournier : nulle part on parle qu’il a passé un petit bout chez SNC-Lavalin, a-t-il dit. Allez voir le cv de Sam Hamad : nulle part il est mentionné qu’il a travaillé chez Roche. Donc, je me garderais une petite gêne si j’étais à la place des libéraux.»

Les notes biographiques des deux libéraux, sur le site Internet de l’Assemblée nationale, mentionnent toutefois leur passage dans ces deux entreprises.