Le réseau des CPE se sent menacé
L’Association québécoise des CPE (AQCPE) ainsi que des représentants de syndicats étaient de passage cette semaine à Drummondville pour dénoncer les coupures qui menacent les services de garde à l’enfance et la politique familiale.
Le président-directeur général de l’Association, Louis Senécal, se dit très inquiet de voir que le gouvernement prenne ses décisions derrière des portes closes. «Ils sont en train de remettre en cause les fondements de notre réseau que sont l’accessibilité, l’universalité et la qualité», mentionne-t-il en ajoutant que le modèle permet, en plus, le développement socio-économique de la province, notamment en permettant à plus de parents d’être sur le marché du travail. Il souligne que des économistes ont démontré que le PIB du Québec a considérablement augmenté grâce à la politique familiale.
M. Sénécal souligne que la première décision du gouvernement libéral en matière de famille a été de reporter à 2021 la création de milliers de places subventionnées. Celles-ci avaient pourtant été annoncées en janvier par le précédent gouvernement. Il ajoute que 70 millions $ ont été retranchés du financement au réseau des CPE lors du premier budget libéral, ce qui n’a pas aidé la cause.
«Sans s’en rendre compte, parce que c’est discuté derrière des portes closes, ils remettent en question le modèle, ce qui pourrait nous ramener 30 ans en arrière», indique-t-il.
Un rassemblement qui a pour objectif de démontrer que la population tient à sa politique familiale et au réseau de services de garde est prévu pour le dimanche 9 novembre, à 10 h, au parc Champlain de Trois-Rivières. Pareilles activités se tiendront simultanément partout en province.
«Je suis choqué de voir qu’encore une fois, il faut mettre nos énergies pour se défendre au lieu de mettre nos énergies pour développer ce levier-là pour la société québécoise», commente le directeur général du Regroupement des CPE des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Louis Carle.
Une autre mesure qui attendrait le milieu et dont il a été question cette semaine dans les médias est celle de la fin des tarifs réduits uniques pour les places subventionnées. Selon un article du journal Le Devoir de mercredi, la contribution des parents moins nantis passerait de 7,30 $ par jour à 8 $ alors que celle des plus fortunés irait jusqu’à 20 $ par jour, et ce, à compter du 1er avril. À ce sujet, Louis Sénécal estime que si l’école n’est pas facturée en fonction du revenu des parents, le principe devrait être le même pour les services de garde.
Malgré les mauvaises nouvelles qui se succèdent pour le réseau, M. Sénécal est loin d’abandonner. «On est confiant. Tout notre réseau est fondé sur ADN militant qui n’a pas baissé les bras pendant des années. Ce réseau-là a été construit à force de conviction et de solidarité.»