Le préfet Gilles Fortier défend la participation de la MRC de L’Érable au projet éolien Broughton

Le préfet de la MRC de L’Érable, Gilles Fortier, défend avec ferveur la participation de la MRC au projet éolien Broughton, un parc éolien qui sera implanté dans la MRC des Appalaches, mais dont L’Érable est partenaire via le Connectif des sommets.

Ce regroupement, formé des MRC de L’Érable, des Appalaches et de Lotbinière ainsi que des conseils des Abénakis d’Odanak et de Wôlinak, détient une participation de 50% dans le projet aux côtés de l’entreprise privée Pattern Renewable Holdings Canada 2 ULC.

Lors de la séance du conseil du 19 février, un citoyen a remis en question l’investissement de 45 millions $ de la MRC de L’Érable, craignant même que la communauté s’appauvrisse financièrement avec sa participation dans ce projet.

Le préfet Gilles Fortier a répété ce qu’il avait déjà dit en séance publique à l’effet que c’est une chance inespérée pour les municipalités de la MRC de pouvoir diversifier leurs revenus et d’arrêter de se fier uniquement sur l’impôt foncier dont les augmentations frappent directement les résidents.

« Le développement de l’éolien nous offre cette opportunité d’engranger de nouveaux revenus pour nous permettre de continuer à offrir des services de qualité à nos gens dans les années futures », d’expliquer M. Fortier.

« Quand l’argent commencera à entrer, la compagnie Pattern se remboursera et nous n’aurons pas de dettes. Dans d’autres régions du Québec, certaines municipalités ne paient même plus de quotes-parts à leur MRC grâce aux revenus éoliens », a-t-il illustré, soulignant que c’était un modèle à suivre. « Avec ce projet, nous estimons que notre MRC et nos municipalités retireront environ 3 millions $ par année pendant peut-être 30 ans, des revenus qui contribueront directement aux services aux citoyens », a-t-il rappelé.

Le projet Broughton a été sélectionné par Hydro-Québec dans son dernier appel d’offres et prévoit l’installation d’une vingtaine d’éoliennes pour une production de 150 MW. Son coût total est estimé à 478 millions $. La phase de construction devrait générer entre 150 et 200 emplois, incluant des opérateurs de machinerie lourde, des électriciens et divers ouvriers spécialisés. Une fois en service, prévu pour le 1er décembre 2029, le parc éolien nécessitera entre sept et dix employés permanents pour son exploitation et son entretien.

 

Un projet vital pour certaines municipalités

Pour certaines municipalités de la MRC de L’Érable, le projet éolien Broughton représente une véritable bouée de sauvetage. C’est le cas pour la Municipalité de Notre-Dame-de-Lourdes dont le maire, Jocelyn Bédard, s’est exprimé avec émotion sur l’importance de ces revenus pour sa municipalité qui, pour sa part, sera privée de nouveaux impôts fonciers avec la récente décision de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) de lui refuser de dézoner des terres pour développer de nouveaux terrains résidentiels. « Aujourd’hui, faute de terrains, je suis aussi obligé de dire à des familles que leurs enfants devront aller construire ailleurs dans la MRC », a-t-il déclaré.

Face à cette impasse, les retombées financières du projet éolien apparaissent comme une solution incontournable pour la Municipalité de Lourdes qui bénéficiera elle aussi des revenus de l’éolien pour continuer à se développer.

 

Une acceptabilité sociale ne signifie pas unanimité

Conscient que le projet suscite des débats, Gilles Fortier a tenu à préciser que l’acceptabilité sociale ne signifie pas l’unanimité. « C’est un choix logique et réfléchi de diversifier nos revenus avec l’éolien. Le projet de Pattern Energy a été accepté, car il est solide, et nous avons la Fédération québécoise des municipalités (FQM) qui nous accompagne », a-t-il affirmé.

Le directeur général de la MRC, Raphaël Teyssier, a renchéri en expliquant que les processus de validation ont évolué : « Hydro-Québec n’accorde plus de contrats sans garanties. Aujourd’hui, chaque projet doit prouver sa rentabilité avant d’être accepté. Nous sommes beaucoup mieux outillés qu’il y a dix ans, et notre rôle est de nous assurer que les retombées bénéficient directement au milieu. »

Le projet éolien Broughton s’inscrit dans une transformation profonde du financement des municipalités québécoises. Comme l’a mentionné le préfet Fortier, « les grandes entreprises énergétiques doivent désormais travailler avec les municipalités et les communautés locales. C’est la seule façon d’assurer un développement harmonieux et profitable pour tous », a-t-il conclu.