Le personnel syndiqué du Cégep dépose ses demandes

Les membres des trois syndicats du cégep de Victoriaville, enseignantes et enseignants, personnel professionnel et personnel de soutien, ont déposé hier après-midi à la direction du collège leurs cahiers de demandes en vue de la prochaine ronde de négociation du secteur public.

Au même moment, devant l’Assemblée nationale, se tenait une manifestation en appui aux négociateurs du Front commun représentant plus de 400 000 salariés de l’État dont la convention collective arrivera à échéance le 31 mars prochain. Les porte-parole du Front commun se rendaient ensuite au Conseil du Trésor pour y déposer leurs cahiers de demandes. «Nous ne pouvions nous rendre à Québec aujourd’hui puisque nous travaillons, mais tenions à manifester notre appui à nos comités de négociation», a expliqué Silvie Lemelin, présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep de Victoriaville.

Le cahier des demandes intersectorielles a d’abord été déposé, après avoir fait l’objet d’une large consultation. Il précise notamment les hausses salariales réclamées par les syndiqués du secteur public. «Nous demandons environ 4,5% par année pour les trois prochaines années. Ça peut paraître important, mais depuis 2010 les augmentations qui nous ont été versées ne couvraient même pas l’inflation. Selon I’Institut de la statistique du Québec, la rémunération globale des employés de l’État, qui inclut le salaire, les vacances et les autres bénéfices marginaux, affiche un retard de 8,3% sur l’ensemble des salariés du Québec pour un emploi comparable», a affirmé Dominique Desrochers, président du Syndicat du personnel de soutien du cégep. «Il est temps de combler cet écart et maintenir ensuite notre pouvoir d’achat afin d’attirer du personnel hautement compétent dans nos écoles, nos cégeps, nos hôpitaux, dont 30% des employés prendront leur retraite au cours des prochaines années. C’est la qualité des services publics qui en dépend», a précisé Lorraine Ouellette, présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels du Cégep.

Les trois présidences ont ensuite déposé à la direction du Cégep leurs cahiers de demandes sectorielles, qui présentent les problèmes particuliers que chacune des catégories d’emploi espère régler. Ces trois négociations se feront avec le Comité patronal de négociation des collèges, le CPNC. «Chez les enseignantes et les enseignants du cégep de Victoriaville, par exemple, 40% de nos 204 membres ont des contrats pour une session à la fois ou travaillent à temps partiel à l’enseignement régulier ou encore sont embauchés de façon ponctuelle et payés à la leçon à la formation continue et sur mesure. Cette précarité que nous vivons, plusieurs employés des secteurs publics la vivent aussi, dans les écoles, les hôpitaux ou les ministères», a expliqué Silvie Lemelin.

«Compte tenu de notre réalité régionale et de la taille de notre institution, le personnel professionnel doit se montrer très polyvalent afin de soutenir le développement de notre institution et la qualité de la formation, a confié Lorraine Ouellette, avant d’enchaîner que le salaire et les conditions négociés, au fil des années, sont pleinement mérités compte tenu du fait que le personnel professionnel du collège se dépense sans compter pour offrir un large éventail de services, et ce, à toute la communauté collégiale.»

«Nous formons les citoyens de demain ainsi que les futurs employés dont les entreprises des Bois-Francs ont besoin. C’est dans les commerces sylvifrancs que nous les dépensons, nos salaires. Si le gouvernement Couillard s’entête dans ses politiques d’austérité, s’il gèle nos salaires, par exemple, ce sont les entreprises de la région qui en subiront les contrecoups. Et s’il réduit les services publics qui bénéficient à toute la population, ce sont tous les citoyens du Québec qui en souffriront», a ajouté Silvie Lemelin. «Forts de l’appui de nos membres, nous espérons le soutien de la population. Nous nous attendons à ce que notre employeur négocie de bonne foi afin d’en arriver à une entente satisfaisante au printemps 2015», de conclure Dominique Desrochers.

Le Syndicat des enseignantes et des enseignants du cégep de Victoriaville compte 204 membres qui enseignent au secteur régulier, à la formation continue ou à la formation sur mesure. Il est affilié à la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), un regroupement de treize syndicats d’enseignantes et d’enseignants de cégep venant de plusieurs régions du Québec. La FEC-CSQ et la FNEEQ-CSN ont formé le 24 octobre 2014 l’Alliance des syndicats des professeures et professeurs de cégep, représentant plus de 21 000 membres.

Profil du SPSCV-CSQ Le Syndicat du personnel de soutien du cégep de Victoriaville compte 95 membres (excluant les salariés-élèves) et, de ce nombre, 27 ont un statut de remplaçant ou occasionnel. Le syndicat est affilié à la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), un regroupement de 14 syndicats représentant plus de 3000 membres du personnel de soutien dans plusieurs régions du Québec.

Profil du SPPCV-CSQ Le Syndicat des professionnelles et professionnels du cégep de Victoriaville compte 32 membres. Il est affilié à la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), un regroupement de 34 syndicats représentant 1 200 membres dans diverses régions du Québec.

Ces trois syndicats représentent au total 331 travailleuses et travailleurs de l’éducation oeuvrant au cégep de Victoriaville, au Centre intégré de formation et d’innovation technologique et à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Victoriaville ou de son centre à Montréal. Ils sont tous trois affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. La CSQ est elle-même membre du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) et, à ce titre fait partie, avec les syndicats de la CSN et de la FTQ, du Front commun 2015.