Le Festival du Bœuf dans la tourmente
FESTIVAL. Procès, accusations, SQ, alcool… La 36e édition du Festival du Bœuf d’Inverness a été digne d’un soap américain.
Se tenant du 30 août au 4 septembre, le Festival a obtenu son permis d’alcool dix jours avant la tenue de l’événement en plus d’avoir été convoqué en cour le 14 août. L’organisation a envoyé la demande par la poste le 6 juin et ne l’a obtenue que le 20 août.
C’est ce qu’a révélé le président du Festival du Bœuf d’Inverness Michel Pomerleau, au www.lanouvelle.net.
Quelques jours avant la tenue du Festival, l’organisation a reçu un avis de convocation par courriel de se présenter en cour pour l’octroi de leur permis d’alcool qui est remis par la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ).
Selon le Festival, ils ont également reçu un rapport de la Sûreté du Québec (SQ) provenant de l’ancien directeur de la SQ de la MRC de l’Érable, Maxime Gignac, qui suggérait de verser les boissons alcoolisées dans des verres après 21 heures au lieu de remettre les canettes aux festivaliers.
«On s’est fait dire qu’une bière qui était pleine pouvait être une arme. Mais qu’en est-il des liqueurs? Et pourquoi devions-nous verser l’alcool dans des verres, mais pas les boissons gazeuses?», a rouspété le président.
Il a également mentionné que l’ancien directeur avait reproché à l’organisation que de l’alcool avait souvent été vendu à des mineurs. Ce que le président a nié sans équivoque.
Le www.lanouvelle.net a fait la demande auprès de la SQ afin d’avoir lesdits documents, mais est toujours en attente de les obtenir au moment d’écrire ces lignes.
Quelques minutes avant de se présenter en cour, le Festival et la SQ en sont venus à une entente ; le Festival devait verser les bières dans des verres après 23 heures au lieu de 21 heures comme le suggérait le rapport.
«Si on les laissait faire, on allait passer pour des chickens,» a maugréé M. Pomerleau.
L’an passé, le Festival a vendu près de 1900 caisses d’alcool.
M. Gignac n’est plus à ce poste depuis le 12 mars dernier et c’est Jocelyn Descent, qui occupe maintenant cette fonction. Le président du Festival assure que les relations avec lui sont au beau fixe.
Le www.lanouvelle.net a vérifié auprès de cinq autres événements estivaux de la région et aucun n’a mentionné qu’ils avaient eu des problèmes avec la SQ ou la RACJ au cours de l’été à propos de la vente d’alcool.
Quelques festivalières ont également fait remarquer au président que c’était un moyen facile pour les prédateurs de verser de la drogue du viol dans leurs verres.
Questionné sur l’avenir du Festival du Bœuf, le président a répondu «qu’ils allaient voir après le festival» sans toutefois élaborer sur le sujet.
L’année dernière, le Festival a remis 60 000 $ à la Ville d’Inverness. «Si on arrête, qui va aider la Ville? Est-ce qu’elle va prendre cet argent dans le budget de la SQ ? Je ne pense pas.»
À noter également que le terrain où se déroulent les festivités est la propriété du Festival et non celle de la Ville.