Le CISA : évoluer dans un monde de plus en plus compétitif

Avec les années, le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville a vu s’ajouter de nouveaux acteurs dans son secteur d’activité, amenant ainsi l’équipe à s’adapter à la situation.

Invitée à présenter le rapport annuel 2023-2024 du CISA au conseil d’administration du Cégep, la directrice par intérim, Christine Gingras a exposé le contexte.

« Nous évoluons dans un écosystème qui a vu l’addition de nouveaux acteurs année après année, comme des organismes à but non lucratif et des regroupements d’autres centres de recherche qui semblent vouloir prendre des parts de gâteau dans le secteur de l’innovation sociale en agriculture et en alimentation. Avec plus d’acteurs, plus de compétition, on est toujours un peu en train de s’ajuster dans un monde qui est changeant », a-t-elle observé.

Un plus grand nombre d’organisations signifie aussi davantage de sollicitations dans les grands fonds de recherche. « De plus en plus d’organismes sollicitent ces fonds. Ainsi, de moins en moins d’argent est réparti. Pourtant, pour nous, les charges augmentent annuellement alors que les enveloppes, elles, stagnent. Finalement, on est un peu soumis à la performance, fait valoir Christine Gingras.

On se doit d’être de plus en plus performant dans les dépôts qu’on fait, dans nos processus parce qu’on doit être complètement efficace pour réussir à se positionner dans cet écosystème de plus en plus compétitif. »

Le CISA, a expliqué la directrice par intérim, a donc travaillé, au cours de l’année 2023-2024, sur la professionnalisation, le développement de procédures. « On a développé un guide de gestion de projets pour accompagner l’ensemble de nos équipes et nos chargés de projets  avec des procédures plus claires, des processus mieux définis et des outils qui accompagnent le guide. On a développé aussi des grilles de prévision pour déposer nos projets. On les a vraiment raffinées, apportant de nombreuses précisions pour outiller nos chargés de projets et nos chercheurs et les aider à développer des projets bien structurés », a-t-elle souligné.

La performance est de mise, a-t-elle ajouté, puisque les demandes de subvention pour la réalisation de projets doivent bien souvent répondre à des critères d’équité, de diversité et d’inclusion.

Une bonne nouvelle

Le CISA, qui compte notamment parmi ses clients des MRC et des municipalités,

réussit d’une année à l’autre à accroître son territoire.

« Dans nos objectifs, on s’était fixé deux nouveaux territoires par année. Mais ce sont 10 nouveaux territoires que nous sommes allés chercher en 2023-2024, a fait savoir Mme Gingras. Et l’avantage, quand on en a de nouveaux, c’est qu’avec notre gamme élargie de services, on réussit bien souvent après un premier mandat à en obtenir un deuxième, puis un troisième, soit pour poursuivre les travaux entamés, soit pour aller vers d’autres axes de recherche qui correspondent aux planifications stratégiques des territoires. »

Par ailleurs, l’équipe du CISA a déployé beaucoup d’énergie à reconstruire des ponts, des liens qui s’étaient effrités auprès de partenaires de recherche, de grands pôles et de grands regroupements de chercheurs. « On a travaillé vraiment très fort à se reconstruire une notoriété de positionnement auprès de ces regroupements. De ces relations qu’on est en train de recréer, on commence à recueillir les fruits de ces énergies, se réjouit Christine Gingras. C’est essentiel dans notre secteur. On travaille fort, mais je pense qu’on travaille bien. »

Du concret

Questionnée par un membre du CA sur ce que peut faire concrètement le CISA, la directrice par intérim n’a pas manqué de rappeler le projet réalisé dans la MRC d’Arthabaska relativement à l’approvisionnement institutionnel en aliments locaux. « On a réalisé une stratégie territoriale pour accroître l’apport des aliments locaux dans les institutions. Un plan d’action a été élaboré avec des actions déployées à travers une démarche concertée », a-t-elle indiqué, tout en précisant que le CISA pouvait aussi, par exemple, se pencher sur les enjeux de la relève agricole, d’accès à la terre, le développement de modèles innovants pour favoriser l’établissement ou encore  sur les enjeux de sécurité alimentaire

dans les communautés nordiques et autochtones.

« Ça dépend vraiment des priorités des territoires. Nous, on arrive avec des solutions en fonction de nos expériences, mais aussi dans une démarche d’innovation sociale en travaillant avec les intervenants du milieu. Avec eux, en concertation, on va trouver des solutions qui répondent spécifiquement aux caractéristiques de leur territoire », a-t-elle mentionné.

Un honneur

Le CISA a récemment été à l’honneur au gala de l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation au Québec en remportant le Prix Innovation sociale pour son projet Ausiris. Le Prix Innovation sociale souligne les projets qui transforment positivement la société.

« Une très belle réalisation dont on peut être super fier », a commenté le directeur général du Cégep de Victoriaville, Denis Deschamps.

Le projet Ausiris se penche sur l’intégration socioprofessionnelle de personnes autistes dans le milieu agroalimentaire. « L’innovation sociale se veut une façon de se regrouper, de travailler ensemble, en concertation, en fonction de nos expertises et de nos compétences. C’est une façon de trouver des solutions aux enjeux complexes que notre vie contemporaine nous amène », a énoncé Christine Gingras qui a d’ailleurs proposé aux administrateurs une vidéo exposant le projet.

« Il s’agit d’un exemple super intéressant de ce qu’on fait, un exemple très concret, a-t-elle signalé. On travaille avec les intervenants du milieu, avec les acteurs de l’INAB, avec les participants, avec les parents. Ensemble, on essaie de trouver des façons pour que les jeunes adultes autistes puissent trouver un milieu d’apprentissage et d’intégration grâce à l’agriculture et à l’agroalimentaire. »