Le centre-ville au cœur d’une rencontre «motivante»

VICTORIAVILLE. Une quarantaine de personnes, incluant fonctionnaires et élus, ont participé, lundi soir, à cette soirée d’échanges sur la revitalisation du centre-ville. Rencontre «motivante» pour Jean-Philippe Marchand, président de la Société de développement commercial et jeune homme d’affaires (Pix (M) Photo). «Curieusement, c’est comme si ce soir, ma vision était en mode citoyen», a-t-il confié après la réunion.

Cette soirée d’échanges, introduite par le maire Alain Rayes et animée par le directeur du service d’aménagement du territoire, Jean-François Morissette, constitue la première d’une série de trois.

La seconde aura lieu en mars alors qu’une firme d’architectes et d’urbanistes présentera son diagnostic sur l’état du centre-ville, ses forces et ses faiblesses. En juin, c’est une autre firme (l’appel d’offres est lancé) qui, partant de son expertise et des idées recueillies tout au long de la consultation, présentera des projets d’aménagement.

Il était permis, lundi soir, de «rêver» à un centre-ville pour lequel la Ville n’a pas consenti d’interventions majeures depuis 1986, a rappelé M. Morissette.

La consultation publique, amorcée sur la nouvelle plate-forme Web de la Ville (http://monidee.ca/) s’est déjà attirée plus de 3800 personnes ayant voté pour l’une ou l’autre des 155 idées retenues. Au total, 291 propositions ont été faites, le maire soulignant qu’ont été retirés les doublons… et les suggestions farfelues comme un tramway. Le thème de discussions le plus populaire concerne l’aménagement des lieux, alors que la sécurité s’attire le moins de propositions, s’est surpris le maire.

Confiance…et attentisme

Autour de chaque table, les participants avaient à discuter d’aménagements physiques, de développement et de transport, du centre-ville comme d’un milieu de vie, sociale et culturelle ainsi que du développement commercial et économique.

Beaucoup d’idées – certaines déjà en ligne – ont été émises ce soir-là et, aux yeux de Jean-Philippe Marchand, il faut développer une vision «jeune» du centre-ville. «On n’a pas le choix, le commerce change. On est bien content du coup de pouce de la Ville». Il est toutefois difficile, selon lui d’établir un plan pour les trente prochaines années. Que sera le marché à ce moment? Peut-être faudrait-il établir une «base» pour accroître l’activité commerciale et l’achalandage au centre-ville.

L’idée d’une rue Notre-Dame piétonne (entre Perreault et DeBigarré) ne l’effarouche pas, mais il sait que plusieurs commerçants y sont «allergiques». «La rue pourrait être piétonne, mais pas tout le temps. Je rêverais peut-être à un sens unique et l’idée d’une rue «plate» où les trottoirs disparaîtraient et où on pourrait installer des blocs amovibles m’apparaît géniale. Il faudrait aussi réduire la vitesse.»

Avec la construction du Carré 150, on a fait disparaître des entreprises comme Informatique Hamel et Assuraction où travaillaient une quarantaine de personnes, observe-t-il. «Il faudrait ramener des gros bureaux au centre-ville.»

Concernant le Carré 150, il dit qu’il serait bien que, le soir, juste avant les spectacles, les artistes se produisent pour un court spectacle à l’extérieur, une sorte de teaser afin de les faire connaître du public et les attirer à l’intérieur.

Sans disposer du taux d’inoccupation des locaux commerciaux du centre-ville, le jeune président de la SDC reconnaît que plusieurs sont vides et que des propriétaires tardent à les louer. Y sont pour quelque chose, selon lui, l’attente vis-à-vis le chantier que sera le centre-ville en 2016 et l’absence d’incitatifs pour stimuler la location.

Si, autour de sa table de discussions, certaines idées avaient pu s’«affronter», le jeune président de la SDC a observé que, chaque fois, elles donnaient lieu à un échange et à la découverte d’une solution. «La revitalisation du centre-ville, c’est pas que l’affaire de la Ville ou des commerçants. C’est une affaire de collectif.»

À sa table étaient assis un jeune homme qui n’«aime plus» son centre-ville, le jeune propriétaire de l’Évasion, le directeur général de la Société de développement commercial du centre-ville de Saint-Hyacinthe venu voir comment Victoriaville consultait son monde.

À Saint-Hyacinthe aussi, a dit Simon Cusson, on a fait beaucoup pour améliorer le centre-ville. «De l’extérieur, les gens disent qu’il est beau notre centre-ville. Des gens de Saint-Hyacinthe, eux, croient qu’il n’est pas beau.» Le même constat s’applique à Victoriaville.

Bien des sujets ont fait l’objet d’échanges autour des tables. Il faudra faire en sorte qu’il ne soit plus périlleux de rouler à vélo au centre-ville, de mieux promouvoir les services de TaxiBus, de planter fleurs et arbres, deux photos, du centre-ville d’ici et d’ailleurs, ont spectaculairement démontré que celui d’ici n’a rien de vert, de centraliser les activités d’animation toujours au même endroit, de créer un marché public (à l’église Saints-Martyrs, par exemple), d’inciter l’installation de commerces de proximité, de faire en sorte que le centre-ville soit un centre culturel et d’affaires (la Ville ayant beaucoup développé sports et activités familiales ailleurs sur son territoire). Il faudra aussi veiller à ce que l’imposant Carré 150 n’entraîne pas, architecturalement parlant, la construction d’autres trop gros immeubles, le centre-ville de Victoriaville étant plutôt restreint.

Du côté de la SDC, une rencontre aura lieu incessamment pour recueillir les idées des commerçants. Jean-Philippe Marchand s’attend à ce qu’elles soient parfois divergentes. Il faudra les «brasser», les faire «mijoter» pour en faire une «soupe».