Le Cégep se dote d’une politique en matière de santé mentale étudiante
Le Cégep de Victoriaville est en voie d’accoucher d’une politique en matière de santé mentale étudiante. Cette politique a fait l’objet d’une présentation par la psychologue Virginie Blanchette aux membres du conseil d’administration, lundi soir, qui ont ensuite adopté un avis de motion, de sorte que l’adoption se fera lors d’une prochaine séance.
Cette politique vise plusieurs objectifs : – mettre le bien-être de la communauté étudiante au cœur des réflexions et des décisions;
-offrir à la communauté étudiante un environnement qui soutient la persévérance et la réussite académique par la mise en place de mesures favorisant le bien-être et la santé mentale;
-mettre en place des conditions favorables à la responsabilisation de toutes les parties prenantes;
-veiller à ce que ses pavillons constituent un milieu favorisant l’épanouissement de la communauté étudiante.
La psychologue qui pilote le dossier a d’abord expliqué le contexte qui a mené à cette politique.
« Notre politique découle d’une initiative gouvernementale, le plan d’action en santé mentale étudiante (PASMÉ). Après avoir observé, durant la pandémie, les difficultés et la détresse psychologique (anxiété, dépression) vécues par les élèves, le gouvernement a décidé d’octroyer une enveloppe budgétaire aux établissements d’enseignement postsecondaire à travers le Québec », a-t-elle exposé.
Le gouvernement a mis en place des balises communes et un canevas de base sur lequel les cégeps et universités peuvent s’inspirer pour mettre de l’avant des initiatives en santé mentale.
« On a écrit notre politique à partir de ce canevas de base, mais on l’a adaptée à la réalité de notre Cégep. On est allé de façon assez générale pour éviter la stigmatisation, mais aussi pour répondre aux besoins spécifiques des étudiants.
On a voulu aussi faire transparaître le fait que, pour nous, la santé mentale, c’est l’affaire de tous », a précisé la psychologue.
La politique a été rédigée au cours de l’automne 2022 et de l’hiver 2023. Puis le comité, l’an dernier, a entrepris sa période de consultation auprès notamment des syndicats, des associations étudiantes et de la Commission des études.
Au Cégep de Victoriaville, pas moins de 20 personnes composent le comité de la politique en santé mentale étudiante. « Un comité bien garni avec notamment des membres du personnel qui travaillent directement auprès des élèves », a fait savoir Mme Blanchette.
La politique a été concoctée en s’inspirant des trois missions importantes du PASMÉ qui consistent à créer des milieux de vie et d’études sains et sécuritaires, à prévenir l’apparition des symptômes de détresse psychologique et de troubles mentaux, à accroître l’accessibilité aux services à la communauté étudiante en réduisant notamment les délais d’accès.
La politique vient préciser les rôles et responsabilités de chacun : la direction, les enseignants, les gens qui travaillent directement auprès des élèves.
« Il était important pour nous qu’il n’y ait pas de conflits ou de zones floues par rapport aux rôles. On ne voudrait pas, par exemple, qu’un enseignant perçoive cette politique comme une lourdeur générant plus de responsabilités ou que l’on veuille en faire un intervenant. L’objectif est vraiment que tout un chacun ressente qu’il a un rôle à jouer dans cette politique de près ou de loin. Libre à chacun de vouloir s’impliquer dans cette politique et ce plan d’action », a fait valoir Virginie Blanchette.
Cette nouvelle politique, en fait, se veut une prise de position du Cégep en matière de santé mentale. « C’est un document officiel qui va préciser les buts, les grandes orientations, les rôles et responsabilités des parties prenantes du Cégep. Et une façon, ajoute-t-elle, de mobiliser la communauté collégiale au grand complet autour d’objectifs communs en matière de santé mentale étudiante et de rappeler que c’est l’affaire de tous. »
À venir
Le comité entend établir un plan de communication pour faire connaître cette nouvelle politique sur laquelle il travaille depuis un an.
Ses membres ont bien hâte, a dit Mme Blanchette, d’aller de l’avant avec des actions et initiatives. Mais il convient d’abord d’avoir une certaine photographie.
« Notre premier objectif, avant même de mettre en place des initiatives sur la santé mentale, consiste à connaître le portrait de la santé mentale de nos élèves.
Le Cégep va ainsi participer à une enquête nationale sur la santé mentale, ce qui nous permettra d’obtenir un indice de la santé mentale de nos élèves au niveau de l’anxiété et de la dépression, notamment », a indiqué la psychologue.
À la suite de la présentation, une administratrice a salué cette initiative. « Je suis très contente que le collège s’intéresse à ça et que les rôles soient éclaircis. Je trouve ça génial », a-t-elle exprimé.
Une autre a trouvé bien intéressante la composition du groupe.
Karl Castonguay, directeur des affaires étudiantes et des ressources informationnelles, a salué le travail du comité « mené de main de maître » par Virginie Blanchette. « On a travaillé fort et on est arrivé à quelque chose de très intéressant », a-t-il commenté, tout en accueillant positivement les commentaires et opinions des membres du CA qui mèneront à certaines modifications.