L’austérité frappe les régions et leurs habitants de plein fouet
À deux jours du dépôt du budget provincial, la Coalition des associations de consommateurs du Québec (CACQ), dont l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) des Bois-Francs et le Service budgétaire populaire (SBP) des Sources sont membres, tente un ultime effort pour convaincre le gouvernement Couillard de faire marche arrière avec son agenda austère.
«Cet agenda idéologique représente un danger immédiat pour les finances précaires des ménages de la classe moyenne et des plus démunis et cela est d’autant plus vrai pour les gens qui habitent en dehors des grands centres urbains», selon Eloï Bureau, coordonnateur de la CACQ.
Pour les représentantes du Service budgétaire populaire (SBP) des Sources (Asbestos) et de l’ACEF des Bois-Francs (Victoriaville), la crainte de voir des services administratifs et de santé centralisés vers des centres tels que Sherbrooke et Trois-Rivières est bien réelle. En plus des emplois qui seront perdus en région, notre population devra se déplacer davantage pour obtenir des services, ce qui aura une influence directe sur leurs finances personnelles et pose un problème majeur d’accessibilité.
Pour Louise Tardif, conseillère-coordonnatrice de l’ACEF des Bois-Francs, «les familles et particulièrement les personnes seules ne peuvent en assumer davantage! Le taux d’endettement des ménages atteint des records avec 163%. Cet objectif du déficit zéro se fait à même leur portefeuille. Avec les mesures d’austérité, la liste ne cessera d’augmenter et les familles devront subir des hausses de tarifs, des hausses de taxes à la consommation, la perte de certains crédits, la diminution de services à la population, etc. Les bénéficiaires d’aide sociale pour leur part, risquent de se voir traiter encore une fois comme des fraudeurs. On alimente les préjugés dans l’opinion publique au lieu de proposer de réelles mesures d’emploi.»
Comme si cela ne suffisait pas, Véronique Poirier, coordonnatrice du SBP d’Asbestos, rappelle que les associations de consommateurs comme les nôtres, qui aident les victimes des mesures d’austérité, font également les frais des compressions et sont devant un financement incertain. «Nous savons déjà que certaines enveloppes pour le financement d’ententes ponctuelles et de projets seront coupées, alors que la demande pour nos services augmente sans cesse», affirme-t-elle.
La CACQ et ses membres invitent donc le gouvernement actuel à faire volte-face et à abandonner son agenda austère qui représente une attaque frontale aux régions et leur population.