L’argent réuni, Espérance attend le rapatriement de ses enfants

C’est, cette fois, à «visage découvert» qu’Espérance, Congolaise d’origine, réfugiée à Victoriaville depuis deux ans, accepte d’être photographiée. Question de gratitude pour ces gens qui, dit-elle, ont pris son «problème à cœur».

En juin dernier, son amie Marie Bourassa, bénévole au Comité d’accueil, avait lancé un appel à l’aide par l’entremise de La Nouvelle Union.

Il fallait réunir la somme d’au moins 2500 $ afin qu’Espérance puisse rapatrier à Victoriaville trois de ses enfants qu’elle n’a pas vus depuis sept ans et un petit-fils de deux ans et demi qu’elle n’a évidemment pas connu.

L’appel de Marie a été entendu par Pierre Sansoucy, sensible à ce genre de cause. «Qu’est-on sans sa famille?», demande-t-il. C’est son collègue, Fernand Noël, maintenant à la retraite, qui l’avait aiguillonné vers cette cause singulière.

Lui-même papa de trois enfants d’origine haïtienne que le «destin» a mis sur son chemin, sans connaître ni Mme Bourassa, ni son amie congolaise, M. Sansoucy s’est engagé dans cette campagne, promettant de combler la différence entre ce qu’il a cueilli dans son milieu et l’objectif à atteindre.

Il avait cependant pris des informations auprès du bureau du député fédéral Alain Rayes sur le cas de l’immigrante. Le fait que Mme Bourassa ait, personnellement, avancé les fonds pour accélérer le processus, a aussi contribué à conforter les démarches de M. Sansoucy.

Il a ainsi pu remettre un chèque de 2719,16 $ pour la cause d’Espérance, soulignant qu’une dame a versé un don anonyme de 1000 $, que, spontanément, des gens de tous horizons faisaient des dons de 10 $, 20 $, 30 $.

La maman a exprimé sa gratitude à l’endroit de MM. Sansoucy et Noël, épatée que sans même la connaître, sans même avoir vu son visage, des gens de bonne volonté et de cœur lui soient venus en aide.

L’argent devait servir à payer les passeports et les tests d’ADN sur ses trois enfants et son petit-fils, prélèvements faits en République démocratique du Congo, mais devant être analysés dans un laboratoire du Canada.

Comme elle, ses enfants auront le statut de réfugiés.

Mais quand arriveront-ils? Espérance ne le sait pas et attend incessamment des nouvelles de Citoyenneté et Immigration Canada.

Elle ne cache pas qu’avec ce qui se passe dans son pays d’origine, elle est inquiète. Et les enfants le sont aussi, puisqu’elle peut leur parler au téléphone. Les nouvelles sont alarmantes, des affrontements meurtriers déchirant le pays. Et elle les lit avec angoisse.

Elle espère que sa longue attente prendra bientôt fin et qu’elle pourra enlacer ses deux filles, son garçon et son petit-fils.