Langues officielles : «le Canada ne respecte pas certains droits fondamentaux», dit la FCFA
La Fédération des communautés francophones et acadienne salue l’appel au respect et à la modernisation de la loi, y compris dans le contexte de crise sanitaire. Les plaintes liées aux langues officielles au sein des institutions fédérales sont en hausse de 25%.
«Reléguer au second plan les obligations de communiquer dans les deux langues officielles en situation d’urgence ou de crise, c’est, en fait, une atteinte aux droits des citoyens et citoyennes à la sécurité», a affirmé le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Jean Johnson, concernant le rapport annuel 2019-2020 du commissaire aux langues officielles.
Ce document souligne une «augmentation considérable» du nombre de plaintes en lien avec les langues officielles au Parlement fédéral et dans les communications externes, notamment les messages du système national d’alerte au public. La FCFA a mis en lumière la compréhension par le commissaire aux langues officielles, des enjeux au-delà de simples obligations linguistiques.
«Ce qui ressort, c’est un rappel que le Canada de 2020 est un pays qui ne respecte toujours pas certains des droits fondamentaux de ses citoyens et de ses citoyennes. C’est ça qu’il faut corriger, et c’est pour ça que nous apprécions l’appel du commissaire au respect, par le premier ministre, de son engagement de moderniser la loi», a précisé M. Johnson dans un communiqué.
Hausse des plaintes de 25%
Concernant la pandémie de la COVID-19, le rapport du commissaire Théberge parle d’un bilan «loin d’être satisfaisant, car trop souvent, les informations importantes sur cette crise ont été publiées dans une seule langue officielle».
Il a dit avoir enregistré au total 1361 plaintes recevables entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020, soit une augmentation de 25% par rapport au rapport 2018-2019.
Selon le rapport, 731 demandes portent sur les communications et les services et 420 autres sont liées aux exigences des postes. En outre, 172 plaintes visent la langue de travail.
Les élections fédérales de 2019 préoccupent largement les plaignants dont la majorité a critiqué le manque de services dans la langue officielle de leur choix. Le service téléphonique, la formation et les affichages ne sont pas en reste.
Raymond Théberge a promis de revenir «prochainement» sur la gestion de la crise sanitaire par les autorités de la santé publique.
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