La vaccination contre les virus respiratoires bat son plein

Depuis la mi-octobre, la campagne automnale contre les virus respiratoires (influenza et COVID-19) bat son plein. Au point de service local de la Grande Place des Bois-Francs à Victoriaville, la cheffe de service Marie-Ève Lefebvre observe une cadence moyenne quotidienne entre 250 et 300 personnes depuis le début de la campagne.

Pour le Dr Guillaume Langlois, médecin-conseil en santé publique, le moment est propice pour se faire vacciner. « En ce moment, précise-t-il, ça va quand même bien, la COVID connaît une diminution et on enregistre très peu de cas d’influenza chaque semaine. C’est donc une bonne période pour se faire vacciner. Il faut deux semaines pour développer des anticorps pour se protéger.  Ça vaut donc la peine de le faire maintenant. »

Comme toujours, la période des fêtes contribue à la transmission des virus. « Chaque année, c’est souvent la même histoire. Quelques personnes malades transmettent le virus à des membres de la famille. Le virus a le temps de se développer, et une semaine plus tard, lors d’un autre rassemblement, il est donné au reste de la famille. Ça se développe de façon exponentielle », observe-t-il.

Une invitation à tous

La vaccination contre les virus respiratoires est tout à fait gratuite et s’adresse à tous, indiquent les autorités du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). « On invite la population à se faire vacciner pour la COVID et l’influenza pour se protéger soi-même, protéger la population, ses proches, ses collègues et les personnes qui nous sont chères afin de passer de belles fêtes », lance Isabelle Jean, la directrice de la vaccination.

Le CIUSSS MCQ propose huit points de service locaux sur son territoire, dont celui de Victoriaville. Il existe deux façons pour prendre rendez-vous : en ligne sur ClicSanté et par téléphone au 1 833 519-4741.

Par ailleurs, des équipes de vaccination mobile se rendent aussi sur le terrain pour proposer la vaccination directement dans les différents milieux de vie, comme les CHSLD, les résidences pour aînés et les centres de thérapie.

« La vaccination constitue le meilleur moyen de se protéger contre les virus respiratoires, de protéger nos familles, nos amis et les gens vulnérables autour de nous. Elle permet d’éviter les complications et des hospitalisations », souligne Isabelle Jean.

« Surtout chez les gens vulnérables, renchérit le Dr Langlois, la vaccination aide à diminuer les complications et la COVID longue. La vaccination aide à être moins malade, à désengorger le système de santé parce qu’on s’attend à ce qu’il soit débordé en janvier ».

La vaccination s’adresse autant aux enfants âgés de six mois et plus qu’aux adultes. « On encourage les gens à prendre les deux vaccins au même moment, c’est ce qui est le meilleur moyen de se protéger », insiste la directrice de la vaccination.

Les autorités invitent particulièrement certaines personnes à se faire vacciner, à savoir les personnes âgées de plus de 60 ans, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées, les personnes atteintes de maladies chroniques, les proches aidants qui gravitent autour de ces personnes et les travailleurs de la santé.

Aux personnes qui craignent les effets des vaccins, Isabelle Jean rappelle que les effets secondaires sont habituellement légers ou absents. « Il est normal que le corps réagisse, mais on s’en sort généralement avec un léger inconfort pour quelques heures », note-t-elle.

L’efficacité des vaccins

On ne connaît que l’année suivante l’efficacité véritable des vaccins, signale le Dr Guillaume Langlois. « Mais on pense bien scorer cette année, dit-il. Pour la COVID, le vaccin répond bien aux variants en circulation. »

L’atteinte d’un taux d’efficacité de 50% serait très bien, selon le médecin-conseil.

« Un taux à 50%, c’est déjà formidable. Cela signifie 50% moins de complications graves, d’hospitalisation et le nombre de décès diminue. »

Le Dr Langlois se souvient de certaines années alors que le taux d’efficacité du vaccin pour la grippe se situait à 20%. « Ça a été alors l’enfer dans les urgences, mais dès qu’on atteint 40, 45 ou 50% d’efficacité, on voit déjà une grande différence comme professionnel de la santé. Tant mieux si on atteint plus que cela, mais il ne faut pas viser 99%. »

Une Victoriavilloise convaincue

Vendredi matin, Lucie Camiré de Victoriaville, une ex-infirmière, a reçu ses deux vaccins. Elle est convaincue de l’importance de la vaccination. « Avec ce qu’on a vécu les dernières années, je pense qu’on doit faire tout en notre pouvoir pour se protéger », confie-t-elle.

Pour elle, c’est une affaire de communauté. « On essaie de se protéger, mais aussi les autres, c’est important!  C’est vraiment une histoire de gang, il faut vraiment se protéger », mentionne celle qui prend son rendez-vous chaque année. « Depuis le début, j’ai tout pris, tout ce qu’ils peuvent me donner comme vaccin, je le prends. »

Et à ce jour, les résultats sont concluants. « J’ai vraiment une bonne santé, je suis privilégiée », conclut-elle.