«La SPAA retient mon cheval illégalement»
MUNICIPAL. Jean Roy, celui qu’on surnomme le cavalier urbain, n’a toujours pas récupéré son cheval qu’il sait sous la garde de la Société protectrice des animaux d’Arthabaska (SPAA). «Il ne veut pas payer les frais encourus pour le transport du cheval, pour sa pension depuis dimanche soir dernier», dit Marie-Josée Roy, directrice générale de la SPAA.
M. Roy a été expulsé de la Place Sainte-Victoire où il se trouvait avec son cheval lors d’un récital en plein air. Les policiers l’ayant détenu au poste au cours de la nuit, la SPAA a dû venir chercher le cheval afin d’assurer sa sécurité.
Depuis l’arrestation de son propriétaire dimanche, le cheval est hébergé et nourri dans un autre lieu que l’édifice de la SPAA rue de L’Acadie.
À ce jour (jeudi) la facture tournerait autour de 150 $, cette somme comprenant le transport par remorque du cheval, le temps du personnel de la SPAA qui s’en est occupé, les frais de pension.
«La facture comprendrait aussi son retour à la maison s’il voulait le ramener aujourd’hui», précise la directrice générale de la SPAA.
Au bout du fil, jeudi, M. Roy confirmait ne pas vouloir payer la facture de la SPAA. «Je n’ai pas payé cela parce que la SPAA retient mon cheval illégalement.»
Il en est d’autant plus sûr qu’au palais de justice la veille, le juge Bruno Langelier a reconnu que le cavalier n’avait enfreint aucun règlement municipal en se trouvant à la Place Sainte-Victoire et qu’il a été intercepté sans raison.
«Il pourrait payer la facture et faire une réclamation à qui de droit ensuite. Ce n’est pas à la SPAA d’absorber ces frais», dit Marie-Josée Roy.
La condition du cheval
Beaucoup de lecteurs ayant pris connaissance de la «croisade» de Jean Roy se sont surtout attardés à déplorer la condition physique de sa monture que lui qualifie d’«athlétique». Il compare la minceur de l’animal à celle du marathonien. «On ne peut comparer la conformité d’un bulldog à celle d’un lévrier», donne-t-il comme exemple.
On ne le voit pas du même œil du côté de la SPAA.
Un vétérinaire a examiné Dandy Bleu Pine mercredi après-midi. Mme Roy n’avait pas eu le rapport écrit du vétérinaire au moment de l’entrevue téléphonique avec La Nouvelle Union.
Mais, selon ce qu’elle rapporte de l’entretien avec le vétérinaire, le cheval paraît épuisé, il est mal nourri et ses sabots sont en fâcheux état puisqu’il n’est pas ferré. «On peut parler de négligence.» Des recommandations sur la nourriture et sur des soins à apporter aux pattes du cheval accompagneront sa sortie, spécifie Marie-Josée Roy.
«Ils ne connaissent rien aux chevaux!», réplique Jean Roy qui reconnaît qu’il ferre le moins possible son cheval, seulement pour assurer ses pas sur la glace en hiver. «Et lorsque je viens en ville, je le fais marcher sur le gazon.»
Dossier ouvert à la SPAA
Jean Roy confirme l’information selon laquelle il a abandonné six chiens à la SPAA en juin dernier, des chiens dont Mme Roy dit qu’ils n’étaient pas en très bonne santé.
«Je les ai laissés à la SPAA parce que je déménageais de Saint-Rosaire et que je ne pouvais les emmener là où je suis.»
L’homme de 55 ans assure qu’il prend soin de ses animaux, que des inspecteurs se sont d’ailleurs présentés chez lui à quelques reprises pour s’assurer de leur bien-être.
Les gens de la SPAA ont aussi débarqué chez lui à la suite de plaintes.
Il n’est pas question de saisie, affirme la directrice générale de la SPAA. «On procède d’abord avec des avis, des recommandations.»
Vers un règlement plus serré
En libérant le cavalier des interdictions qu’on lui avait infligées, le juge Langelier a renvoyé la balle dans le camp de la Ville de Victoriaville, dont on sait qu’elle songe à mieux «encadrer» la circulation à cheval, comme l’avait laissé entendre le maire André Bellavance il y a quelques semaines.
«C’est dommage qu’il faille adopter des règlements, parce qu’une personne va aux limites de ses droits», déplore la D.-G. de la SPAA.
Les chiens sont interdits lorsqu’il y a attroupement, rappelle-t-elle. «Il ne faudrait surtout pas qu’un enfant reçoive un coup de sabot au visage!», conclut-elle.