La Société Loge-Toit des Bois-Francs lègue 1,3 M $ à six organismes
La Société Loge-Toit des Bois-Francs (SLTBF), un organisme à but non lucratif, vient d’annoncer sa dissolution, mais elle verse à six organismes le capital restant à savoir une somme de 1,3 M $.
« Il n’est pas fréquent qu’un organisme à but non lucratif annonce sa dissolution. Il est encore moins fréquent qu’il laisse derrière lui un capital restant à partager et moins fréquent encore que l’héritage en question dépasse le million de dollars », a commenté le président de la SLTBF, Michel Desfossés.
L’organisme Innov Habitat Victo (500 000 $), la Maison Raymond-Roy (200 000 $), la Volte-Face (200 000 $), la Fondation de l’Ermitage (175 000 $), la Maison Véro et Louis (175 000 $) et L’Ami-Temps des Bois-Francs (50 000 $) ont été retenus par le conseil d’administration de la SLTBF.
« Plus d’organismes auraient pu bénéficier du montant, a observé l’administrateur Jacques Hamel, mais la Société a plutôt choisi de privilégier des parts d’héritage significatives à même d’avoir un impact majeur sur l’action des organismes bénéficiaires. »
Les organismes retenus devaient avoir un lien avec le logement et l’hébergement. Ils devaient répondre, en fait, à trois conditions :
-leur mission devait pouvoir être associée à celle de la SLTBF;
-l’argent reçu doit être consacré exclusivement à la réalisation de projets de construction, d’acquisition ou de rénovation de logements à prix modique ou d’unités d’hébergement permanent ou de transition;
-aucune part de l’argent ne peut être affectée au règlement des dépenses quotidiennes ou administratives.
Un autre administrateur, René Laroche, a dévoilé, en conférence de presse, jeudi avant-midi, les organismes bénéficiaires tout en invitant leurs représentants à prendre la parole.
Sébastien Brière de l’organisme Innov Habitat Victo a confié que la somme d’un demi-million $ constituait « un bon point de départ pour de beaux projets ». « Notre organisme a été mis sur pied pour offrir des logements abordables, pour réaliser des constructions et sécuriser des logements abordables. On a reçu notamment le mandat de regarder les possibilités de construction de logements abordables avec l’église Notre-Dame-de l’Assomption. On va souhaiter que cet énorme coup de pouce puisse lancer le projet », a-t-il exprimé.
À la Maison Raymond-Roy, le montant de 200 000 $ contribuera à un projet d’appartements supervisés. « Le montant fera une grande différence pour nous, a souligné la directrice Cindy Kirouac. Dans le contexte actuel, nos jeunes défavorisés partent loin derrière pour trouver un logement décent. On veut développer un projet d’appartements supervisés où les jeunes, après avoir quitté la Maison, pourront continuer à développer leurs compétences et leurs acquis. »
La Volte-Face, une maison d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale, obtient aussi une somme de 200 000 $ qui contribuera à son projet de construction de logements de transition, un projet indispensable alors que l’organisme connaît, depuis plusieurs années, des taux d’occupation allant jusqu’à 150%, « Le contexte de manque de logements abordables fait en sorte qu’on doit garder les femmes plus longtemps. On doit ainsi refuser des situations dangereuses même. L’an dernier, on a dû refuser plus de 180 personnes », a fait savoir la directrice générale Julie Croteau.
« Notre projet, c’est une maison deuxième étape, des unités d’habitation transitoire abordables, mais surtout sécuritaires. Les femmes et enfants pourront y séjourner de 6 à 18 mois. Des interventions s’y feront pour continuer les cheminements. Votre contribution nous donne un coup de pouce incroyable. C’est un gros levier pour ce projet qui fera une grande différence pour la sécurité dans la communauté. Merci du fond du cœur », a-t-elle lancé aux membres de la SLTBF.
La Fondation de l’Ermitage bénéficie également du legs de la SLTBF en recevant 175 000 $ qu’on octroiera à l’important projet d’agrandissement du Centre d’hébergement des Étoiles-d’Or à Warwick.
« Nous sommes beaucoup touchés, a fait savoir Philippe Rancourt. Cet agrandissement, on y rêve depuis cinq ou six ans puisque le centre d’hébergement est tout petit et non adapté à notre clientèle. C’est un projet en deux phases, la première s’élevant à 5 M $ et la Fondation a été mise au défi de récolter 1 M $. Le montant de 175 000 $ va propulser notre campagne et rassurer nos partenaires. »
« C’est extraordinaire que vous puissiez prolonger votre mission à travers celle de chacun des organismes retenus », a dit M. Rancourt aux administrateurs de la SLTBF.
Une somme de 175 000 $ est également attribuée à la Maison Véro et Louis qui verra le jour à Victoriaville. « C’est un milieu de vie qu’on offrira aux adultes autistes. Un projet de sept millions de dollars qui pourrait permettre d’accueillir entre 16 et 20 personnes. On souhaite entamer la construction l’an prochain. Nous sommes heureux de cette belle surprise qui va nous aider à rendre ce projet possible », a indiqué Olivier Gamache, président de la Fondation François-Bourgeois.
Enfin, l’organisme Ami-Temps des Bois-Francs se voit remettre 50 000 $. « L’argent nous aidera à rénover et à aménager confortablement et sainement des unités de logement pour les répits pour les personnes à besoin particulier », a fait savoir Maryse Vigneault.
Prenant la parole au nom du maire Antoine Tardif, absent en raison de maladie, le conseiller municipal Patrick Paulin a salué les membres de la SLTBF et il les a félicités pour s’être battus pour que l’argent demeure dans la communauté. « Tout cet argent va permettre la réalisation de projets structurants et novateurs dont Victoriaville a besoin dans le contexte actuel où la question du logement et de l’habitation représente un défi collectif pour tous », a-t-il fait valoir.
À propos de la SLTBF
La Société Loge-Toit des Bois-Francs, a rappelé Michel Desfossés, est issue de la Société populaire de logement des citoyens des Bois-Francs qu’avaient créée en 1977 l’abbé Raymond Roy et Jean-Guy Morissette. « En gros, il s’agissait d’un organisme à but non lucratif qui offrait 48 logements à prix modique sur la rue Bérubé à Victoriaville », a-t-il signalé.
L’organisme, cependant, a connu des difficultés financières majeures incitant la Société canadienne d’hypothèque et de logements à intervenir et à confier la gestion d’abord à la société de gestion Lionel Traversy, puis en 2013, à la SLTBF nouvellement créée.
« Soutenue par Traversy, la STLBF avait pour mandat de redresser la situation, mais la tâche s’avéra impossible en raison du niveau d’endettement des logements et des travaux à réaliser, a confié Michel Desfossés. Les immeubles ont donc été vendus, ce qui a rapporté un montant d’un million de dollars. »
Cet argent aurait dû être retourné aux bailleurs de fonds, la SCHL et le gouvernement fédéral. « Mais à force d’arguments et de négociations, le conseil d’administration de la SLTBF et le gestionnaire Traversy ont convaincu les autorités de céder le produit de la vente à la Société en vue de projets futurs. C’est cette somme avec les intérêts cumulés que la STLBF lègue à ses héritiers », a expliqué M. Desfossés, tout en précisant que depuis 2013, la SLTBF, mis à part quelques interventions ponctuelles, a surtout supporté le projet Habitation Vic dédié au logement adapté.