«La position de la CAQ n’était pas claire pour la population»

Une des premières questions que le candidat Éric Lefebvre dit avoir posées au chef François Legault concernait l’identité même de la Coalition avenir Québec. «Elle était claire pour moi, mais ne l’était pas pour la population.» Elle sera clarifiée au sortir du conseil national tenu samedi et dimanche à Drummondville, ajoute M. Lefebvre, se disant fier de l’article 1 du programme de la CAQ.

Vendredi matin, en entrevue au www.lanouvelle.net et accompagné du député de Granby, François Bonnardel, le candidat Lefebvre a résumé en quelques mots la position de sa formation politique, «un Québec fort dans un Canada uni».

C’est d’ailleurs la phrase qu’on lui a attribuée dans une vidéo présentée lors du conseil national où on espérait quelque 500 délégués, membres du parti, députés et candidats.

L’article 1 présenté aux participants se lit comme suit : «La Coalition avenir Québec est un parti nationaliste moderne dont l’objectif premier est d’assurer le développement et la prospérité de la nation québécoise à l’intérieur du Canada tout en défendant avec fierté son autonomie, sa langue, ses valeurs et sa culture.»

«On cimente ainsi notre position. Elle signifie qu’on veut garder nos talents, nos sièges sociaux», souligne le candidat Lefebvre. Il ajoute que le Québec peut regagner des pouvoirs, prendre le contrôle en matière d’immigration, décider de ce qu’il fera des transferts fédéraux en santé, mettre de l’avant ses valeurs, celle entre autres de l’égalité hommes-femmes.

«S’affirmer sans se séparer», renchérit François Bonnardel. Avec cette position, soutient-il, la CAQ  offre enfin la possibilité de sortir de la polarisation des quarante dernières années entre fédéralisme et souverainisme.

La CAQ s’installe ainsi entre un Parti libéral qui a toujours tenu pour acquis les votes allophones et anglophones, soutient le député de Granby, et le mouvement souverainiste dont il dit qu’il décline. «Avec un référendum brandi comme une épée de Damoclès, les négociations avec un gouvernement du Parti québécois tournaient toujours à la chicane. Comment le fédéral pouvait prendre au sérieux les demandes du Québec?»

«C’est à ton tour!»

Le député Bonnardel en était à sa troisième visite dans la circonscription d’Arthabaska, «attitré» en quelque sorte à accompagner son «ami» Lefebvre en vue de l’élection partielle du 5 décembre.

Le candidat dit être heureux de ce qu’il entend, précisant que sa campagne va très bien. «C’est à ton tour!», lui dirait-on. «J’entends que les gens étaient heureux du travail de Sylvie Roy qui était très présente», signale-t-il.

Il ajoute qu’on serait «conscient» de son bagage d’expériences, tant en politique municipale, fédérale, son esprit d’entrepreneurship, ses engagements dans la communauté et son côté humain.

À ceux et à son adversaire libéral qui prétendent qu’en votant pour lui, Arthabaska ne sera pas «au pouvoir», il répond, «oui, mais on va l’être dans deux ans». Le Parti libéral ne sera plus une option avec toutes ses histoires de corruption, poursuit M. Lefebvre. Il se dit énormément choqué par ces millions de l’argent du peuple détournés aux Bahamas alors que les organismes communautaires font les frais de coupes de 30 000 $, de 40 000 $, de 50 000 $.

«Vous pouvez dire aux gens d’Arthabaska et de L’Érable que même dans l’opposition un député avec du leadership peut faire avancer des dossiers et obtenir des gains», ajoute le député Bonnardel, lui-même dans l’opposition depuis neuf ans.

Ce n’est certes pas par hasard, souligne le candidat Lefebvre que le projet de modernisation de l’Hôtel-Dieu se soit inscrit au Plan québécois des infrastructures. «Ça faisait un mois que je tapais sur le clou et, soudain, comme par magie, le projet apparaît au PQI. J’ai demandé au ministre Barrette que la première pelletée de terre se fasse avant 2018.»

À la CAQ, la Loi 70 concernant la réduction à 399 $ de l’allocation mensuelle pour certains nouveaux prestataires d’aide sociale ne soulève pas d’opposition. «La beauté de la chose, c’est que le gouvernement a accepté d’en évaluer les incidences dans deux ans», soutient M. Bonnardel. Il ajoute que c’est en «amont» qu’il faut miser pour éviter le recours à l’aide sociale. «La pauvreté, on la combat à l’école», affirme-t-il, l’éducation étant une priorité pour la CAQ, le décrochage un «fléau national».