La Journée des locataires soulignée à Victoriaville
Pour une deuxième année, l’Association des locataires Centre-du-Québec a souligné, à Victoriaville, la Journée des locataires au Québec qui en est à sa 11e édition, L’activité a pris la forme d’un dîner des locataires avec soupe et café offerts gratuitement, le tout dans une ambiance musicale avec Gaith Boucher.
« C’est une journée qui est importante. On veut montrer notre solidarité aux locataires, leur rappeler qu’on est là pour les aider, pour les soutenir », souligne la directrice de l’Association des locataires Centre-du-Québec, Evelyne Heeremans.
La réalité des locataires demeure difficile. Les enjeux sont nombreux. « La crise du logement, on la vit encore. À Victo, quelques annonces ont récemment été faites pour le logement abordable. C’est bien, mais ça ne règle pas la problématique. Et il y a beaucoup d’enjeux d’augmentation de loyer, des problématiques importantes en lien avec la pression que certains propriétaires exercent pour que des locataires quittent. On vit de situations qu’on ne voyait pas tant auparavant », constate Mme Heeremans qui dit souhaiter voir des changements concrets dans les mois et les années à venir pour contrer le contexte actuel qui est dramatique.
Prenant la parole au micro, la directrice de l’Association des locataires Centre-du-Québec a rappelé le manque de logements abordables et salubres, la hausse du prix des loyers faisant en sorte que les locataires peinent à joindre les deux bouts en devant consacrer beaucoup plus que 30% de leurs revenus au paiement de leur loyer. « C’est donc dire que les autres besoins de base en prennent un coup. Avoir à se priver sur des choses de base, ce n’est pas avoir une qualité de vie adéquate. Nous demandons donc au gouvernement, aux villes et aux municipalités de se mettre en action maintenant, a lancé Mme Heeremans. Rénovez et construisez du logement social et des immeubles avec des logements à prix abordable respectant au moins le 30% des revenus des personnes pour améliorer la situation des locataires. Il s’agit d’un problème collectif qu’il faut régler ensemble. »
L’Association des locataires Centre-du-Québec clame haut et fort pour que cesse la flambée du prix des loyers et suggère, comme cela existe en Ontario, que devienne obligatoire le taux d’augmentation fixé par le tribunal administratif du logement. « Cela faciliterait les relations entre propriétaires et locataires parce que lorsqu’un locataire refuse l’augmentation, certains propriétaires ont recours à la pression voire aux menaces pour obtenir l’augmentation désirée », a fait valoir Evelyne Heeremans.
La directrice a aussi fait savoir ce que des locataires ont porté à son attention, à savoir l’utilisation de manœuvres douteuses de certains propriétaires pour arriver à leurs fins. « Les gens craignent les représailles. Ce n’est pas normal de vivre avec la peur que le propriétaire arrive sans avertissement. Nous réclamons donc un rapport de force égale entre locataires et propriétaires. La collaboration a tout à gagner pour les deux parties », a-t-elle plaidé.
L’Association, par ailleurs, dit souhaiter que la cession de bail puisse devenir la norme.
Bref, les enjeux existent, mais les locataires doivent se rappeler que l’Association travaille pour la défense de leurs droits et milite pour que les logements accueillent une mixité de personnes, aînés, familles, personnes immigrantes, personnes avec un handicap et personnes vivant d’aide de dernier recours. « Il faut que cesse la discrimination en logement parce que c’est illégal. Il faut qu’il y ait davantage de logements adaptés pour répondre aux personnes ayant des besoins particuliers. Et puis, il faut que dans tous les types de logements, propriétaires et locataires expriment un respect mutuel. Il faut qu’il y fasse bon vivre et que ce soit dans la sécurité et le bien-être », a conclu Evelyne Heeremans.