La fermeture d’Olymel à Princeville : « difficile, mais nécessaire », affirme la direction

La direction d’Olymel a annoncé à contrecoeur la fermeture définitive de son usine de désossage et d’emballage à Princeville à compter du 10 novembre prochain. Une décision difficile, mais nécessaire, selon la direction, qui s’inscrit dans la volonté d’Olymel de poursuivre ses efforts afin de revenir à la rentabilité.

Ce sont malheureusement 301 employés qui sont touchés par cette annonce. Ils ont reçu un préavis de licenciement de 16 semaines. Sur les 16 semaines de préavis, huit seront travaillées jusqu’à la fermeture et huit autres semaines feront l’objet d’un paiement forfaitaire.

La direction affirme avoir exploré différentes avenues pour maintenir l’usine de Princeville opérationnelle, mais a constaté que ses opérations à valeur ajoutée pouvaient être traitées dans ses trois usines d’abattage, de découpe et de désossage à Saint-Esprit, dans Lanaudière, à Yamachiche, en Mauricie, et à Ange-Gardien, en Montérégie Ouest. 

« Nous avons aussi tenté de trouver d’autres fonctions à l’usine de Princeville, mais nous n’avons pas réussi à conclure aucun autre scénario qui, économiquement, aurait justifié de nouveaux investissements », a expliqué Paul Beauchamp, premier vice-président chez Olymel, par voie téléphonique. « L’établissement est bon, la main-d’œuvre est présente. Ce n’est pas faute d’avoir essayé », a-t-il ajouté.

L’usine de Princeville opérait depuis mars 2022 comme une salle de découpe et d’emballage depuis la fermeture de ses activités d’abattage dans le cadre d’un vaste plan de restructuration de l’entreprise qui venait d’essuyer des pertes de 400 millions $ en deux ans dans le secteur du porc frais et qui menaçait la pérennité de l’ensemble de l’entreprise.

Olymel déploiera sous peu un plan de relocalisation permettant aux employés de l’usine de Princeville qui le souhaitent d’être relocalisés au sein de l’entreprise dans les usines du secteur du porc frais ou dans tout autre établissement présentant des besoins de main-d’oeuvre. Dans ce cas, les années d’ancienneté seront reconnues pour fin de rémunération et d’avantages sociaux, une fois l’approbation des syndicats des usines visées obtenue.

Les effectifs de l’usine d’Olymel à Princeville comptent également 33 employés possédant le statut de travailleurs étrangers temporaires rattachés à cet établissement. Olymel entreprendra des démarches auprès des autorités fédérales et provinciales dans le but de permettre à ces travailleurs de faire une demande de relocalisation dans un autre établissement d’Olymel. 

Onde de choc chez les travailleurs

Le président du syndicat des employés d’Olymel Princeville-CSN, Steve Houle, dit avoir été pris par surprise par cette mauvaise nouvelle. « Disons que c’est la pilule qu’on ne s’attendait pas à avoir tout de suite », a-t-il réagi suite à cette annonce de la direction.

« On se doutait bien que cela arriverait un jour, mais pas avant un an ou deux encore, le temps qu’Olymel complète sa restructuration. Aujourd’hui, cela a l’effet d’une bonne claque dans la face pour tous les travailleurs », a-t-il poursuivi. Lui-même âgé de 56 ans et à l’emploi de l’entreprise depuis 35 ans, il s’est dit bien assommé par cette nouvelle.

« Il reste bien des choses à éclaircir avec l’employeur, notamment en ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires. On veut s’assurer que les démarches pour eux se fassent dans l’ordre des choses », d’indiquer M. Houle.

Quant au plan de relocalisation permettant aux autres employés de l’usine de Princeville d’être relocalisés au sein de l’entreprise dans les usines du secteur du porc frais, il doute que certains soient intéressés à faire trois heures de route par jour (aller-retour) pour aller travailler à Yamachiche par exemple. « Les gens vont plutôt essayer de se trouver un autre emploi plus près en région », estime-t-il.